SAINT-QUENTIN [23.10.13] - Le château de la Pilule devait être démoli pour être remplacé par une résidence pour seniors. La Ville et l'Etat ont demandé au promoteur immobilier Aegide-Domitys de concevoir un nouveau projet épargnant la bâtisse.
Sous l’impulsion du ministère de la Culture, une réunion a rassemblé le 21 octobre 2013 le député-maire de Saint-Quentin, Xavier Bertrand, le préfet de région, le préfet de département, le sous-préfet de Saint-Quentin, la directrice de la DRAC Picardie et le président du groupe Aegide-Domitys pour statuer sur le devenir du château de la Pilule.
Un compromis de vente avait été signé en 2008 entre la propriétaire et Aegyde-Domitys, groupe de promotion immobilière de résidence pour seniors, et un permis de démolir signé en août 2012 par Xavier Bertrand pour élever une résidence médicalisée à la place du manoir.
Après plusieurs mois d’efforts de la part de Karine Bernard, présidente de l’association « On n’avalera pas la Pilule » - qui lutte depuis fin 2012 pour la sauvegarde de l’édifice - les représentants de l’Etat et la municipalité ont demandé à Aegide-Domitys et son architecte Claude-Yves Mazerand (agence Gera) de prévoir un projet de résidence épargnant le manoir bâti en 1932 dans un style mêlant Art nouveau, Art déco et s’inscrivant dans le courant Beaux-Arts par sa tournure évoquant le XVIIIe siècle.
Aegyde Domitys a déclaré ne pas encore être en mesure de savoir s’ils allaient poursuivre leur projet d’implantation sur le domaine de la Pilule.
« C’est une grande tristesse que l’inscription Monument Historique de ce bâtiment », a exprimé la porte-parole. Rien n’est encore acté mais Jean-Jacques Boyer, sous-préfet de Saint-Quentin, a indiqué que la préfecture « se dirigeait vers une inscription » du bâtiment, en accord avec le vote unanime de mai 2013 de la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS). Cette inscription ne rendrait pas impossible la destruction du bâtiment - selon Jean-Jacques Boyer, celui-ci ne bénéficierait pas d’une instance de classement de part du ministère de la Culture s’il était menacé - mais la compliquerait grandement.
La réalisation du projet de résidence séniors sur le vaste domaine de la Pilule, créateur d’une vingtaine d’emplois permanents dans une ville où le chômage est de 16 %, n’en est pas moins souhaitée par l’Etat et la municipalité. « Nous espérons que la résidence pour seniors voit le jour mais qu’elle intègre la préservation du château de la Pilule, en la construisant à proximité par exemple », a déclaré Jean-Jacques Boyer.
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Le château de la Pilule en sursis
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Abonnez-vous dès 1 €Façade du château de la pilule - 2 décembre 2012 - Courtesy photo Karine Bernard