États-Unis

Un conservateur du MET jette le trouble sur l’authenticité de la coupe aux griffons ailés restituée en septembre à l’Iran

Par Amélie Du Fretay · lejournaldesarts.fr

Le 15 octobre 2013 - 321 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [15.10.13] – Une étude d’un conservateur du Metropolitan Museum of Art de New York indique que la coupe aux griffons ailés restituée en septembre à l’Iran par les Etats-Unis serait un faux. Il s’agirait d’une vulgaire copie moderne datant au plus tôt de 1999.

La coupe en argent aux griffons ailés restituée en septembre 2013 à l’Iran par les Etats-Unis et présentée comme une œuvre du VIIe siècle ne serait qu’une vulgaire copie moderne selon une étude d’Oscar White Muscarella, conservateur au Metropolitan Museum of Art de New York. Elle daterait au plus tôt de 1999.

Selon Muscarella, les trois cônes en forme d’entonnoirs qui flanquent la coupe aux griffons seraient parfaitement incongrus pour une production ancienne iranienne et trahiraient l’origine moderne de cet objet. Ces ajouts peuvent être rapprochés des autres œuvres dites abusivement de l’ouest iranien qui circulent régulièrement sur le marché des antiquités.

Les Etats-Unis, qui avaient présenté cette restitution comme un symbole de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, se trouvent ainsi piégés.

La coupe avait été repérée pour la première fois sur le marché dans une galerie spécialisée en art iranien située à Genève. Elle avait été acquise en 2002 par Paula Cussi, membre du conseil d’administration du Metropolitan Museum of Art, pour 1 million de dollars environ. Trois conservateurs lui avaient fourni un certificat authentifiant la coupe comme une production de l’ouest iranien de 700 av. J.-C.

Mais lorsque la coupe arrive à New York en 2003, un des marchands de la galerie genevoise est arrêté par le département de la Sécurité nationale en charge des contrefaçons. La coupe aux griffons est alors mise sous scellée et conservée par le service. Le marchand est condamné en 2012.

Il peut ainsi sembler étrange, qu’une œuvre saisie par les autorités américaines avec de fortes suspicions d’être un faux, ait été restituée officiellement et gracieusement à l’Iran, comme étant une œuvre authentique.

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Copie faite en 1990 d'un griffon d'argent datant de 700 ans avant J.-C. - © Credit: United States Mission to the United Nations

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