FLORENCE (ITALIE) [04.10.13] - Depuis plus d’un demi-siècle, tous les deux ans, les plus grands antiquaires italiens se réunissent à l’occasion du salon des antiquaires de Florence qui se tient du 5 au 13 octobre.
Pour sa 28e édition, qui a lieu du 5 au 13 octobre, la Biennale de Florence accueille 74 exposants, 63 italiens pour 11 étrangers, qui investissent le Palais Corsini, splendide édifice baroque longeant l’Arno. Quelques 25 000 visiteurs sont attendus pour admirer environ 5 000 œuvres toutes disciplines confondues, peinture, sculpture, mobilier, céramique, bijoux, dessins…, de toutes époques et de tous styles - hormis l’art contemporain - avec une forte concentration d’art italien, l’une des spécificités de la foire.
« La Biennale de Florence est le temple le plus important au monde pour l’art italien tant du point de vue du niveau très élevé des antiquaires qui y exposent que des œuvres présentées », commente Giovanni Pratesi, secrétaire général du salon. Il y a encore une dizaine d’années, le salon était beaucoup plus international mais désormais, « il est davantage tourné vers le marché italien. Il est plus local comparativement à la Biennale des antiquaires de Paris, qui reste internationale », commente Daisy Prevost-Marcilhacy, directrice de la galerie parisienne De Jonckheere. D’ailleurs, les galeries françaises Kugel et Steinitz ont déserté l’évènement. Quant à Georges De Jonckheere, « il y participe depuis plus de 35 ans pour entretenir les liens avec ses nombreux clients italiens », poursuit Daisy Prevost-Marcilhacy.
Parmi les œuvres peintes, la galerie Moretti, spécialisée dans les tableaux de primitifs italiens sur fond or, montre une Vierge à l’Enfant, trois anges et des saints, de Cennino Cennini (1370-1440). La galerie De Jonckheere présente La Moisson (1621), de Pieter Brueghel le Jeune, provenant de l’ancienne collection de Georges Legrand, conseiller de Louis XIV, ainsi que Les jardins d’un palais renaissance, avec des épisodes de l’histoire de David et Bethsabée, de Lucas Gassel, passé en vente chez Bonhams Londres en juillet 2011 et vendu 741 000 euros. Maurizio Nobile expose Salomé recevant la tête de Saint Jean-Baptiste, du Maître de l’Incrédulité de Saint Thomas (Jean Ducamp ?). Robilant Voena propose La Déploration du Christ mort, d’Anthon Van Dyck, tandis que La Pinacoteca (Naples), présente La Bataille des Amazones, de Luca Giordano.
Les œuvres sculptées sont aussi de bon niveau : il faut admirer chez Chiale Antiquariato, un Buste de jeune femme, en bois peint et doré d’Antonio del Pollaiolo, vers 1465, qui proviendrait de la famille Vespucci. Giovanni Pratesi expose le marbre de David avec la tête de Goliath, du bolognais Giuseppe Mazza, tandis qu’Alessandro Cessati (Milan) montre un groupe en ivoire sculpté de Marie et Saint Jean (1670), aux délicats drapés, de Pierre Simon Jaillot.
A ne pas manquer non plus, dans la section mobilier et objets d’art, un coffre nuptial aux armes de la famille Chigi Della Rovere, XVIe siècle, chez Altomani & Sons ; Hercule Farnèse, de Gaspero Bruschi, en porcelaine blanche de Doccia, vers 1745, présenté par Trinity Fine Art (Londres) ou bien encore deux bancs en bois peint, Italie Septentrionale, fin XVIIème, mis à l’honneur par la galerie milanaise Piva & C.
Pour Giovanni Pratesi, « même si l’édition 2013 se confronte à une grave crise économique, les prévisions sont bonnes, d’autant plus qu’acheter à la Biennale est très intéressant du fait des prix pratiqués, environ 30 % moins élevés que pour le reste du marché international ». Maurizio Nobile est un peu plus inquiet : « c’est un peu difficile en ce moment, j’espère que ça va reprendre. Les grands antiquaires font d’énormes efforts pour présenter des pièces extraordinaires car les clients sont de plus en plus exigeants et demandent des œuvres inédites, en parfait état de conservation, ce qui n’est pas possible pour des objets du XVIe ou XVIIe siècle ! Et, chose qui n’arrange rien, en Italie, nous avons de gros problèmes pour faire sortir les œuvres du territoire…».
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La Biennale des antiquaires de Florence, le couronnement de l’art italien
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Palais Corsini construit par Bartolomeo Corsini (1622-1688) et son fils Filippo Corsini (1647-1705) terminé en 1700 - acheté en 1649 par Ferdinand II de Médicis - à Florence - lieu de la 28è Biennale de Florence - © Photo Sailko - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0