La tolérance du Vatican envers l’homosexualité a ses limites : il fait censurer une exposition de photographies à Rome

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 4 octobre 2013 - 331 mots

ROME (ITALIE) [04.10.13] – Une galerie romaine a dû autocensurer son exposition de photographies la veille du vernissage suite à la réception d’une lettre du Vicaire de Rome la menaçant d’une poursuite en justice. L’artiste espagnol Gonzalo Orquin a plié face à l’intimidation et recouvert sa série de photographies montrant des couples homosexuels s’embrassant dans des églises.

Les récentes déclarations du pape François 1er sur l’ouverture et la tolérance de l’Eglise envers les homosexuels trouvent en cette affaire de censure artistique leurs limites.

La Galleria L'Opera à Rome a dû autocensurer son exposition de photographies la veille du vernissage, le 25 septembre 2013, après la réception d’un courrier du Vicaire de Rome indiquant l’opposition de l’Eglise à cet événement artistique, d’après The Local.

Réalisée par Gonzalo Orquin, un artiste espagnol, cette série photographique représentait des couples homosexuels se donnant un baiser devant l’autel d’une église.

Le Vicaire, qui a pour rôle de soutenir le pape dans l’exercice de ses fonctions, a menacé la galerie de la poursuivre en justice si elle ne retirait pas les photos litigieuses de son exposition. Selon lui, les photographies « pourraient heurter le sentiment religieux des fidèles ». Son porte-parole aurait de plus confié au journal The Local que les clichés contreviendraient à la constitution italienne qui consacre la protection de la spiritualité des individus, et celle de la fonction des lieux de culte.

L’auteur des photographies a déclaré qu’après avoir consulté des avocats, il aurait décidé « pour des raisons de sécurité, de ne pas montrer les photos ». Il a donc recouvert l’intégralité des clichés d’un cache noir, et placé une série de croix noires en dessous de l’ensemble afin d’indiquer l’origine de la censure.

Gonzalo Orquin, qui se dit croyant, a déploré ne pas comprendre cette censure dans la mesure où sa démarche artistique n’était pas du tout provocatrice. Malgré cette déconvenue, il a précisé placer « beaucoup d’espoirs dans le pape François 1er » suite à ses déclarations sur l’ouverture de l’Eglise.

Légende photo

Deux des photographies de Gonzalo OrquÁ­n censurées par le Vatican qui devaient à l'origine faire partie de l'exposition Trialogo qui se tient actuellement à la Galleria L'Opera à Rome - Photo courtesy Galleria L'Opera

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