Baisse des fonds publics accordés aux organismes culturels à but non lucratif aux Etats-Unis

Selon le rapport publié récemment par l’organisme à but non lucratif American for the Arts, le National Arts Index, les aides publiques dans le secteur artistique ont chuté de 21 % entre 2008 et 2011. La part des dépenses dans ce domaine a atteint à peine 0,28 % du budget global en 2011 ce qui représente une baisse de 0,4% par rapport à 2002. Autre facteur alarmant selon cette étude, le nombre d’organismes à but non lucratif affichant un déficit a augmenté par rapport à 2007 passant de 36 % à 43 %.

Aux Etats-Unis, les organismes à but non lucratif dans le secteur culturel sont bien moins dépendants des subventions publiques qu’en Europe. L’Etat Fédéral intervient certes directement en distribuant des fonds votés par le Congrès via les agences fédérales comme la National Endowment for the Arts (NEA) ou grâce aux agences d’état locales mais il agit en réalité plus significativement de manière indirecte en pratiquant une politique fiscale incitative.

Un système complexe de taxes et d’exonérations fiscales bénéficient aux institutions culturelles auxquelles s’ajoutent des déductions fiscales avantageuses pour les donateurs et mécènes. Les organismes à but non lucratif échappent ainsi à l’impôt foncier, à la TVA, à l’impôt fédéral sur le revenu et à l’impôt local sur les sociétés. C’est donc davantage en amont que l’Etat intervient, sans pour autant remplacer les aides privées qui restent les plus importantes. La philanthropie est en effet une pratique plus ancrée qu’en Europe à tel point que l’on verrait ici d’un mauvais oeil l’Etat se substituer aux initiatives des particuliers. Le National Arts Index a d’ailleurs souligné l’importance de l’engagement privé pour 2011, le pourcentage des ménages investissant dans le domaine artistique continuant d’augmenter depuis 2007, atteignant 8,6 %.

Les organismes à but non lucratif restent néanmoins très sensibles aux aléas de l’économie dans la mesure où leurs recettes propres, billetterie et dépenses annexes souffrent de la baisse du pouvoir d’achat des ménages, où les donations se raréfient, et où enfin les revenus tirés des dotations en capital chutent avec le cours des marchés financiers et immobiliers. Les signaux annonçant une embellie dans ce secteur semblent cependant voir le jour. Selon cette même étude, le nombre de bénévoles a augmenté de 11 %, passant de 1,8 million en 2010 à 2 millions en 2011, le marché de l’emploi dans le secteur artistique restant quant à lui stable.