Trois administrateurs réclament devant le juge à la Fondation Rauschenberg un astronomique rappel de salaire de 60 millions de dollars

« Mais à quoi pensent-ils ? ». Le fils de Robert Rauschenberg , en poste à la présidence de la Fondation s’est confié au New York Times qui a rapporté l’affaire. Il est interloqué par ce qu’exigent devant le juge trois administrateurs du trust gérant les biens de Robert Rauschenberg, qui doivent être transmis à la Fondation – Bill Goldston, Bennet Grutman et Darryl Pottorf. Ils estiment mériter pour leurs services pas moins de 60 millions de dollars de rétribution, qu’ils souhaitent ponctionner du transfert des biens entre le trust et la Fondation.

Ces trois hommes étaient des proches amis mais aussi des associés d’affaires de longue date de l’artiste défunt, qu’il a lui-même nommés avant sa mort pour administrer ses biens.

Un expert de la fondation a écrit une déclaration sous serment précisant qu’une rétribution raisonnable s’élèverait pour ces postes à 250 dollars par heure. Or d’après ses calculs à partir de la somme qu’ils exigent, les trois administrateurs souhaiteraient donc toucher une rétribution horaire de 40 000 dollars, un salaire qu’il juge « inadmissible ».

Et pourtant, les administrateurs estiment leur demande hautement justifiée. Même si des documents montrent qu’ils se sont désengagés de beaucoup de leurs responsabilités originales, les raisons ne manquent pas. Darryl Pottorf aurait éprouvé des difficultés face à sa charge de travail, et aurait même perdu cinq kilos selon ses dires. Il aurait déclaré dans sa déposition que Robert Rauschenberg l’aurait autorisé à s’auto rétribuer gracieusement. Quant à Bill Goldston, il estimerait «qu’un "petit" pourcentage de la valeur des biens serait un salaire adéquat».

Les trois hommes ont pourtant depuis la mort de Robert Rauschenberg en 2008 reçu 5,7 millions de dollars, une somme qui n’a d’ailleurs jamais été approuvée officiellement et qui selon l’expert est déjà largement excessive. Darryl Pottorf était payé annuellement 120 000 dollars quand il travaillait aux côtés de l’artiste du temps où il était vivant. En plus de ces traitements, le New York Times rapporte qu’ils auraient touché 3,9 millions de dollars pour leurs missions de consultants.

Gérer les biens de ce trust, estimés entre 600 millions et 2 milliards de dollars, fait tourner la tête à plus d’un. Reste à voir si le juge sera convaincu de la justesse des traitements demandés, et du poids des arguments avancés pour le justifier…