MONT-SAINT-MICHEL [18.07.13] – Après 44 jours de grève, les salariés de l'abbaye du Mont-Saint-Michel viennent de reprendre le travail. Dans une atmosphère tendue, ils ont obtenu, pour la haute-saison 2013, un service de navettes dédiées aux travailleurs et habitants du rocher qui dispense les utilisateurs de marcher.
Il aura fallu un mois et demi aux différents acteurs du conflit qui touche le Mont-Saint-Michel pour trouver un compromis. Après avoir maintenu un accès gratuit de l'abbaye et mené des cortèges de protestation quotidiens, les salariés du monument ont repris le travail mercredi 17 juillet 2013.
Les termes de l'accord signé par le président du syndicat mixte de la baie, Laurent Beauvais, également président de la région Basse-Normandie, stipulent que les travailleurs et les habitants du rocher bénéficieront d'un service de transport dédié durant la haute-saison 2013 : 25 départs de navettes quotidiens seront assurés, ainsi que la dépose au pied du Mont (quand le point d'arrivée des navettes touristiques se trouve à 400 mètres du rocher).
Les personnels de l'abbaye attendaient la garantie de la part des services de l'État que les engagements du syndicat mixte seraient tenus. « Dans les derniers jours, c'était très tendu sur place », relate Thomas Pucci, secrétaire général du syndicat national des monuments historiques (CGT). « Mais nous avons finalement reçu un courrier très détaillé de la part du préfet, qui autorise la circulation et la dépose des travailleurs au pied du Mont ».
Pourtant le 10 juillet, à l'occasion du passage du Tour de France dans la baie, l'ambiance n'était pas au compromis. Une banderole posée par les militants de la CFDT avait été immédiatement retirée par les forces de l'ordre, sur injonction préalable de Philippe Bélaval . Les syndicalistes avaient ensuite adressé une lettre ouverte à Aurélie Filippetti, afin de dénoncer la prise de position du président du CMN, selon eux « asservi au sacro-saint business du Tour de France ».
Le nouveau système de transport sera soumis à un processus d'évaluation de 3 mois (du 22 juillet au 22 octobre), et de nouvelles négociations doivent intervenir en septembre pour préparer la basse-saison et la haute-saison 2014. « On ne voudrait pas perdre ensuite tout ce qu'on a obtenu pour l'été 2013 », indique Thomas Pucci.
De son côté, le groupe Transdev (ex-Veolia) se dit avoir été soumis aux décisions de son client, le syndicat mixte de la baie du Mont-Saint-Michel. Selon une source proche de la société, Transdev n'avait pas à s'immiscer dans les négociations. « On a été ballotté dans cette histoire, ça nous dépassait complètement ». Et d'ajouter : « si notre client nous avait demandé d'assurer 25 départs de navettes il y a 44 jours, on l'aurait fait. Ce sont les élus qui étaient les seuls habilités à décider ». Une affirmation qui peut paraître facile une fois le conflit réglé, d'autant que la société de transport se montrait moins coopérative au début du conflit dans la négociation de nouveaux avenants à un contrat qui est il est vrai de moins en moins rentable pour elle.
Si l'on a donc pu parvenir à une issue, il semble que les relations demeurent tendues entre les différentes parties en présence autour du réaménagement du site. Les salariés du Mont entendent encore obtenir des aménagements pour compenser la pénibilité et la dégradation de leurs conditions de travail. « Des négociations devraient avoir lieu prochainement avec le CMN », déclare Thomas Pucci.
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Les salariés du Mont-Saint-Michel ont repris le travail après avoir obtenu satisfaction
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Abonnez-vous dès 1 €Carte postale ancienne éditée par ND, n°100 : LE MONT-SAINT-MICHEL - Côte Sud, vue prise de la Digue - Carte oblitérée en 1905 - source Wikimedia