PARIS [05.07.13] – Le juge des référés s’est prononcé sur le sort de l’association (CNEA) qui occupait l’ancien atelier de Picasso, le Grenier des Grands-Augustins, en ordonnant son expulsion. Cette dernière avait été assignée en justice quelques semaines plus tôt par les propriétaires du lieu qui voulaient disposer du bien immobilier.
« Au Grenier, la porte n’était jamais fermée, venait y habiter qui voulait » écrivait Jean-Louis Barrault, ancien occupant de l’atelier du 7 rue des Grands-Augustins, dans ses mémoires « Souvenirs pour demain » (1972). Aujourd’hui, rien n’est moins sûr.
Par une décision de justice, cet atelier chargé d’histoire va devoir fermer ses portes et peut-être même disparaître, alors que plusieurs demandes ont été adressées au président de la République François Hollande, et à la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti, afin qu’il soit classé au titre des « lieux de mémoire ». Dans sa réponse, François Hollande avait précisé avoir demandé à la ministre de « se saisir prioritairement du dossier ».
Situé au 3ème étage de l’Hôtel de Savoie, l’atelier qui a accueilli Picasso de 1937 à 1955, et qui a vu naître Guernica s’est trouvé au centre d’un conflit immobilier opposant les huissiers de Paris (propriétaires du bâtiment) au Comité national de l’éducation artistique (CNEA), l’association qui occupe les lieux gracieusement depuis 2002. Les propriétaires avaient assignés en référés l’association pour obtenir leur expulsion afin qu’ils puissent mener à bien leur projet immobilier. La convention d’occupation qui les liait n’avait en effet pas été renouvelée depuis 2010. L’audience avait été fixée le 14 juin 2013, la décision du juge est intervenue jeudi 13 juillet 2013. L’association va faire appel.
Le CNEA y organisait des manifestations culturelles (concerts, expositions, lectures et ateliers pédagogiques), et a rénové et entretenu le Grenier pendant des années, contribuant à transmettre sa mémoire.
Mais le sort du Grenier est encore flou. Les propriétaires actuels souhaitent le fermer pour revendre la totalité du bâtiment. Son destin dépendra des intentions de l’éventuel futur propriétaire. L’association a donc pris les devants précise l’AFP, et a trouvé un potentiel repreneur : un petit-fils de Picasso, grâce à qui il serait possible d’y maintenir l’association, et même d’y installer une fondation privée.
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Expulsion judiciaire de l’association qui occupe le Grenier des Grands-Augustins, l’ancien atelier de Picasso
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