PARIS [02.10.12] – Afin de favoriser la diffusion de la culture dans la région, le conseil régional d’Ile-de-France a mis en place un projet de « Fabriques de culture », visant précisément à soutenir et institutionnaliser les collectifs artistiques indépendants.
Vendredi 28 septembre, le Conseil régional d’Ile-de-France a voté la création d’un nouveau concept mettant à la disposition des artistes des espaces gratuits, adaptés à leurs activités.
Ces « Fabriques de culture » accueilleront aussi bien des artistes confirmés que des débutants, que se soit dans le domaine du spectacle vivant, des arts visuels, des arts numériques, de la littérature, du cinéma ou encore de l’audiovisuel. Ce dispositif ne vise pas forcément à la création de nouveaux espaces, mais plutôt au soutien de collectifs indépendants. Un soutien d’ordre financier, qui comportera deux volets : une aide au fonctionnement, ainsi qu’une aide à l’aménagement. Attribuées indépendamment l’une de l’autre, ces deux aides régionales seront toutefois cumulables. Dans cette optique, le conseil régional a donc alloué au projet un budget d’un million d’euros en fonctionnement et 1,5 million d’euros en investissement. L’objectif à long terme sera de développer un maillage propre à l’Ile-de-France, avec la création d’une Fabrique dans chaque département. « C’est une première en France et une première innovante, car expérimentale» à souligné Julien Dray, vice-président en charge de la culture.
La mise en place de ce programme culturel n’aura pourtant pas été sans mal. Déjà discuté pendant les élections régionales de 2010, il aura fallu deux ans de concertations pour arriver à ce vote final. Corinne Rufet, présidente de la commission Culture du Conseil Régional d’Ile-de-France avait déjà esquissé les bases du projet lors des ateliers « fabriques des arts et de la culture » entre novembre 2010 et mai 2011, en allant à la rencontre de ces foyers artistiques.
Mieux connus sous les noms de squats ou collectifs, ces différents lieux de création se multiplient en Ile-de-France depuis de nombreuses années. Issus d’initiatives de la société civile, ces espaces culturels « intermédiaires », souvent non financés, ont pour la plupart vu le jour dans des friches industrielles ou des quartiers excentrés. Moins impressionnants et plus accessibles, ces groupements entretiennent de ce fait un lien particulier avec un public que ne parviennent pas à attirer les grand lieux culturels parisiens. Si la France affirme depuis de nombreuses années sa volonté de faire sienne la maxime « une culture pour tous », l’effervescence et le succès de ces initiatives culturelles semble bel et bien prouver que tous les publics ne trouvent pas forcément leur compte avec les seuls espaces culturels institutionnalisés.
Mais ces collectifs d’artistes sont souvent éphémères. Le site de la Petite Rockette dans le 11e arrondissement, la Blanchisserie d’Ivry-sur-Seine, le collectif de La Main dans le 18e arrondissement, ou encore Le Lavoir Moderne pour ne citer que ceux la sont tous menacés de fermeture ou d’expulsion, faute de moyens et d’espaces leur appartenant. Le « patronage » du conseil régional pourrait donc fournir à ces groupements les moyens de perdurer. Si les initiateurs du projet souhaitent garantir aux artistes une liberté conséquente avec le refus d’une mise en place de critères « concernant la qualité strictement artistiques des activités », les groupements devront tout de même remplir plusieurs conditions pour bénéficier des aides, comme la promesse d’une action de diffusion culturelle par exemple.
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La région Ile-de-France lance les « Fabriques de culture »
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Abonnez-vous dès 1 €Scène du Théâtre Le Lavoir Moderne Parisien, Paris - © Photo Skadge - 2007 - Licence CC BY-SA 2.0