Ai Weiwei n’est toujours pas autorisé à sortir de Chine

L’artiste dissident chinois Ai Weiwei annonce jeudi à l’AFP qu’après la fin de sa liberté conditionnelle d’un an, il n’est toujours pas autorisé à quitter le territoire. « Il ne m’ont pas rendu mon passeport » a-t-il confié. L’artiste avait été détenu secrètement par les autorités dans un lieu inconnu d’avril à fin juin 2011, accusé de « crimes économiques ». Il avait été depuis sous haute surveillance et contraint de rester à Pékin.

Mercredi 20 juin, il n’a pas pu accéder au tribunal, qui examinait sa plainte contre la direction des impôts de Pékin pour un redressement fiscal de 15 million de yuans (soit 1,7 million d’euros) annoncé en novembre 2011 à la société qui vend ses œuvres. En janvier de cette année, le fisc avait accepté de reconsidérer le redressement mais avait finalement renoncé à donner suite à la demande de l’artiste en mai dernier.

Les autorités ne lui ont donc toujours pas remis son passeport, car l’artiste ferait l’objet d’une enquête pour d’autres infractions a rapporté l’AFP. Ai Weiwei s’insurge contre les procédures illégales des autorités, qui n’agissent pas dans le cadre d’une procédure judiciaire. Il dénonce également les irrégularités de son procès, dont la limitation à cinq sièges de l’audience au tribunal mercredi. Le jugement a été mis en délibéré à une date non fixé, précise l’agence de presse.

Son procès s’est également déroulé sans son avocat, Liu Xiaoyuan, qui a déclaré jeudi avoir été contraint par les autorités de quitter Pékin pour sa ville natale après avoir été empêché d’entrer au tribunal la veille. "En cours d'embarquement dans l'avion, je reviendrai" a relevé l’AFP sur le compte Twitter de l’avocat.