Entre acier lourd et chantier de fouille, le nouveau pavillon de la Serpentine Gallery

Le Pavillon éphémère de la Serpentine Gallery suscite depuis 12 ans curiosité et prouesse architecturale. Depuis qu'il a permis à Zaha Hadid, Frank Gehry ou Jean Nouvel de bâtir leur premier projet en terre londonienne, il est devenu le « must see » de la saison culturelle d'outre-Manche. S'inscrivant dans l'histoire prestigieuse des anciennes réalisations, le nouveau bâtiment conçu par Herzog & de Meuron et Ai Weiwei se pense comme un chantier de fouille, protégé du dehors par une plaque circulaire en acier lourd. « Nous souhaitions bâtir quelque chose d'apparence paisible, mais fait d'une structure interne très compliquée, comme le chantier de fouille d'un archéologue» explique Ai Weiwei à l'agence Reuters depuis sa résidence surveillée de Pékin.

Si d'en haut, ce toit d'acier sert de bassin à un filet d'eau, suffisamment fin pour réfléchir le ciel et laisser voir le sombre de cette matière, un niveau inférieur se dessine, accessible aux visiteurs. C'est l'entrée du chantier de fouille, où en sous-sol, la surface est entièrement recouverte de liège de couleur terre. Les visiteurs peuvent y trouver repos sur des tabourets ressemblant à des champignons à bouton blanc. De là, ils peuvent observer les traces des anciens pavillons éphémères. Un projet d'envergure, réalisé en six mois, malgré l’éloignement géographique des trois concepteurs.

« Avec Herzog & de Meuron, on se montrait les plans à travers la webcam, afin que chacun puisse donner son avis » continue Ai Weiwei. L'habitude de travailler ensemble a sans doute aidé. Le duo d'architectes avait déjà collaboré avec Ai Weiwei pour la réalisation du célèbre stade en forme de nid d'oiseau, inauguré à l'occasion des jeux Olympiques de Pékin en 2008. L'artiste chinois, à qui il est interdit de sortir de Pékin, a cependant regretté de n'avoir pu être présent au vernissage du nouveau Pavillon.