Eric Corne, l’engagement encore et toujours

Quand on demande à l’artiste Éric Corne quel bilan il dresse de ces deux ans passés à la direction du Plateau, celui-ci répond que l’aventure a duré en réalité neuf années, depuis la création de l’association Vivre aux Buttes-Chaumont. Il définit ainsi un projet de vie qui ne se résume pas à un espace d’art contemporain mais à toute « création » dans le quartier : la rue, les logements sociaux, la crèche. Le centre a été créé « avec » un quartier et « avec » les artistes, « les premiers partenaires de ce lieu, qui en ont fait un espace doté d’une âme ». Sa grande satisfaction demeure que le Plateau ait trouvé aussi rapidement sa place non seulement pour le voisinage, avec 15 % de visiteurs riverains, dans Paris, mais encore à l’étranger. Preuve en est : l’exposition « Voir en peinture » a été montée au mois de février à Varsovie. Du quartier à l’Europe, voilà ce que défend Éric Corne, ce qu’il nomme une démocratie de voisinage : comprendre son environnement avant d’appréhender le monde.
À présent désireux de retrouver du temps pour son travail personnel, « son désœuvrement », il ne s’en était pourtant jamais détourné afin de privilégier une entente particulière avec les artistes. On pourra d’ailleurs admirer ses œuvres sur le stand de la galerie Baudoin Lebon à la prochaine Fiac. Il lui tient aussi à cœur de monter à Paris un espace de création contemporaine ne présentant que des monographies et hébergeant des artistes en résidence, ainsi qu’une association engagée qu’il appellerait Politiques, persuadé que l’esthétique a toujours un lien avec l’éthique. Quant à la suite de la programmation du Plateau, elle est à présent entre les mains de Caroline Bourgeois.