Après Doisneau, Izis, Willy Ronis, l’Hôtel de Ville de Paris poursuit avec Brassaï (1899-1984) son exploration des regards portés sur la capitale par de grands noms de la photographie.
Depuis la première grande rétrospective d’Alain Sayag au Centre Pompidou en 2000, aucune autre grande exposition ne lui avait été consacrée. Toutefois, Agnès de Gouvion Saint-Cyr, exécutrice testamentaire de Brassaï et commissaire de cette nouvelle traversée dans l’œuvre photographique, le précise : son propos est circonscrit « à Paris, ville où il s’installe en 1924 et fait œuvre ». Aucune recherche ici de relecture, ce n’est pas le propos des expositions présentées dans cette salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville. Il s’agit de narrer l’attachement que Brassaï a porté à ce Paris de l’entre-deux-guerres. Un attachement de fait indéfectible, né de son premier séjour dans la capitale avec ses parents en 1903-1904 à la faveur d’un congé sabbatique de son père professeur de littérature française à Budapest. Le jeune Gyula Halász de 4 ou 5 ans qu’il est alors découvre, ébloui, le jardin du Luxembourg, les élégantes sur les Champs-Élysées, la vie animée des grands boulevards, les films courts de Georges Méliès, la tour Eiffel et le cirque de Buffalo Bill.
Trente ans plus tard, c’est ce Paris entrevu enfant qu’explore en visions inventives le jeune homme, devenu Brassaï. Pour entamer cette histoire d’amour, retour donc en images sur ces lieux tant aimés et ces silhouettes de femmes du monde ou du peuple ; vintages qu’Agnès de Gouvion Saint-Cyr place en parallèle avec une série inédite d’images anonymes évocatrices de ce Paris des années 1900 que le photographe « collectionna, organisa pour réveiller ses sensations ». Le mur de graffitis qui suit, puis le découpage en « Paris des Années folles », « Paris de Picasso » et celui du flâneur amoureux du cirque, de la nuit et des belles de jour comme de nuit forment d’autres séquences de l’histoire que l’on découvre ou revoit avec toujours le même plaisir. Et ce d’autant que la mise en scène est particulièrement orchestrée, soignée et réussie, ce qui été jusqu’à présent peu le cas dans ces espaces. L’évocation du sculpteur que fut Brassaï est tout aussi fine, et celle du cinéaste incite à visionner son unique court-métrage, sur les animaux du zoo de Vincennes.
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Un Brassaï attendu
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Abonnez-vous dès 1 €Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, 5, rue de Lobau, Paris-4e, www.quefaire.paris.fr/brassai
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Un Brassaï attendu