Dans une autre vie, Michel Rein fut un jeune cadre supérieur parisien et pressé. Passionné d’art contemporain, il se piqua de collectionner. Un peu. Puis beaucoup.
« Dans les années 1980, sourit-il, l’art contemporain a pris de plus en plus de place dans ma vie, en même temps que ma vie professionnelle en prenait de moins en moins. » Ce sont les années de crise, mais, en 1992, Michel Rein se lance et ouvre sa galerie à Tours. « Je pensais que je serais identifié plus vite et plus facilement qu’à Paris » explique-t-il.
Ce seront huit années de rencontres et de constitution d’un réseau toujours vivace, durant lesquelles la galerie initie déjà sa manière : celle qui brasse les générations Mayaux, Zhen, Basserode, Buren ou Saâdane Afif, repéré alors qu’il était encore étudiant. « La galerie n’est pas née avec une génération particulière, précise-t-il, elle s’est faite de toute pièce, en partant de rien. »
De retour à Paris, l’aventure continue rue de Turenne et se mesure sans complexe aux locomotives du quartier. Didier Marcel, Allan Sekula, Jordi Colomer ont rejoint les troupes. Et, ironie ou coup de main du sort, le métier change de nature, soumis au marché mondial, ramenant Michel Rein à sa première vie. « Nous sommes finalement un peu devenus des logisticiens, commente-t-il. On a moins de temps avec les artistes et plus avec les transporteurs, mais on ne s’est jamais autant intéressé à l’art contemporain ! »
1952 Naissance à Paris. 1977 Diplômé de Sciences-Po Paris, il suit aussi des études de droit et d’histoire de l’art. 1992 Ouverture de la galerie Michel Rein à Tours. 2000 Installation du galeriste à Paris au 42 rue de Turenne dans le IIIe arr. 2006 Exposition « Sickkiss » avec des œuvres de Stefan Nikolaev jusqu’au 17 juin.
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Michel Rein
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Abonnez-vous dès 1 €« Mark Raidpere », du 24 juin au 29 juillet à la galerie Michel Rein, 42, rue de Turenne IIIe, Paris, tél. 01 42 72 68 13.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Michel Rein