Mille baisers

Symbole de passion amoureuse, d’amour maternel, de transgression mais aussi de mort, le baiser est traité ici sous tous les angles et à travers les disciplines artistiques les plus diverses : peinture, sculpture, photographie, musique, danse, cinéma, BD… L’exposition s’ouvre sur la représentation sensuelle de l’œuvre de Rodin. Le Baiser évoquait à l’origine Paolo et Francesca, personnages issus de La Divine Comédie, poème de Dante. Initialement prévu pour le vantail de La Porte de l’enfer, il fut exposé de façon indépendante au Salon de 1887. Le succès fut immédiat auprès du public, qui le baptisa Le Baiser. Comme l’explique la commissaire de l’exposition, « en lui donnant son titre, le public lui a donné son caractère universel ». Le Baiser existe indépendamment de l’œuvre de Rodin dans l’imaginaire populaire. Il y a toujours eu une part de mythologie dans le traitement du baiser chez d’autres artistes comme chez Rodin, mais l’évolution sociologique, politique depuis la fin du XIXe a vu basculer un certain nombre de représentations artistiques sur ce thème dans la sphère publique. Le baiser s’inscrit depuis lors dans un langage plus réaliste, plus social. C’est ce qu’ont en commun les artistes exposés, parmi lesquels Chagall, Carrière, Brauner, Vasarely, Pierre et Gilles, Monory, Leccia, Mi-Hyun Kim, Delvoye, Lévêque, Parr, Witkin, Doré… Cinquante œuvres remarquables pour vivre l’évolution du baiser dans l’art, de la fin du XIXe siècle à nos jours.