Une plaque émaillée sous le marteau de Coutau-Bégarie

Estimée 200 000 à 300 000 euros, elle apparaît sur le marché pour la première fois depuis 1892. Issue d’un ensemble d’œuvres en émail illustrant le célèbre roman de Virgile (70 av. J.-C.-19 apr. J.-C.), L’Énéide, qui relate les aventures d’Énée, elle a été réalisée à Limoges vers 1525-1530. À cette époque, l’émaillerie limousine – l’émail est peint sur cuivre – fait la prospérité de la ville.

L’identité de l’auteur n’est pas connue, mais cet artisan limougeaud est traditionnellement appelé « le Maître de l’Énéide » en raison du rapprochement stylistique avec « huit tableaux d’émail d’environ 8 pouces sur 6, représentant des sujets de L’Énéide », indique la maison de ventes, lesquels tableaux ont été vendus le 10 mai 1791 lors de la dispersion de la collection d’Hancarville.

Les Bocages fortunés ne sont pas revenus sur le marché depuis près de cent trente ans, soit lors de la dispersion, avec vingt autres plaques, à Londres, de la collection Magniac en 1892. À l’époque, l’ensemble des plaques avaient été acquises par l’antiquaire Goldschmidt, qui en conserva l’une d’elles et revendit les autres au collectionneur français Jules Porgès. À sa mort en 1921, sa veuve cède toutes les plaques à l’exception d’une seule – celle-là même qui est présentée à la vente – restée dans la famille jusqu’à aujourd’hui. À ce jour, 82 plaques du Maître de l’Énéide sont connues : 36 sont toujours en mains privées tandis que les autres sont conservées dans des musées, notamment au Metropolitan Museum of Art de New York et au Louvre.