On connaît bien Henry Van de Velde (1863-1957) designer et architecte de l’Art nouveau, mais beaucoup moins le dessinateur et peintre qu’il fut à ses débuts.
C’est sur ce pan méconnu et confidentiel de l’œuvre de cet artiste belge que le Musée Horta a choisi de se pencher. Le commissaire et historien de l’art Xavier Tricot, qui vient de terminer le catalogue raisonné de son œuvre picturale, a imaginé une exposition à travers une quarantaine de dessins et pastels qui s’échelonnent pour l’essentiel entre 1884 et 1893/1894 (date à laquelle il cesse de peindre pour se consacrer à l’architecture et aux arts décoratifs). Il est troublant de constater à quel point Henry Van de Velde fut perméable aux différents courants de l’époque, du symbolisme au néo-impressionnisme, en passant par Jean-François Millet, Vincent Van Gogh et les nabis. Cette perméabilité révèle un caractère qualifié de « caméléon » par Françoise Aubry, conservatrice du Musée Horta. On découvre une personnalité complexe qui, malgré un talent certain, semble se chercher une identité picturale. Mais cette exposition – et c’est certainement l’aspect le plus intéressant – distille également des indices de l’œuvre à venir d’Henry Van de Velde dans le domaine des arts appliqués. Son obsession de la ligne sinueuse dans ses dessins de dunes et ses portraits, une tendance à « l’ornementalisation », comme le souligne dans le catalogue Benjamin Zurstrassen, son goût du décoratif à travers notamment ses dessins de fleurs, réalisés probablement à quatre mains avec son épouse Marie Sèthe, sont autant de signes avant-coureurs de sa conversion aux arts appliqués et de la naissance imminente de ce qu’on allait appeler l’Art nouveau, dont il allait être un des principaux acteurs.
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Les débuts d’Henry Van de Velde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Les débuts d’Henry Van de Velde