PARIS [13.01.17] - Le TGI de Paris a rejeté, le 16 novembre 2016, toutes les demandes d’Yves Bouvier contre les magazines VSD et Le Point. Du financement de la griffe de sous-vêtements de Zahia à l’organisation de parties fines hebdomadaires avec des galeristes et l’ex-call-girl, les révélations sur cet acteur clé du marché de l’art ont notamment bénéficié de la liberté d’information accordée à la presse.
En mai 2015 s’ouvrait le procès en appel pour proxénétisme d’Abou Sofiane, le prévenu étant accusé d’avoir joué un rôle d’entremetteur rétribué entre des prostituées, dont Zahia Dehar, et des clients, dont la célébrité avait aiguisé la curiosité du grand public. Mai 2015, l’affaire Bouvier, opposant alors l’homme d’affaires russe Dmitri Rybolovlev au PDG de Natural Le Coultre, acquiert une nouvelle dimension avec l’ouverture d’une information judiciaire pour vol, recel, escroquerie et blanchiment après la plainte de Catherine Hutin-Blay, la fille de Jacqueline Picasso. Rien ne semble, a priori, lier les protagonistes des deux affaires. Pourtant, en quelques jours, Le Point, puis VSD, révèlent que l’ex-call-girl et le promoteur des plus grands ports francs du monde ont des relations insoupçonnées.
Le 21 mai 2015, l’édition papier du Point publie ainsi sur quatre pages un article intitulé « Zahia, le milliardaire et les Picasso maudits » (*) révélant que l’homme d’affaires suisse serait le protecteur de la jeune femme. Le lendemain, le site internet du magazine affirmait qu’Yves Bouvier « aurait eu recours en 2009 aux services de la jeune femme, guest star de ses parties fines hebdomadaires avec des galeristes » et que lorsque l’« affaire a éclaté, le discret milliardaire se vantait dans son entourage d’avoir mis Zahia à l’abri des paparazzis à Saint-Tropez ». D’autres détails émergeaient sur les liens entre les deux acteurs. Poursuivant l’enquête et reprenant les révélations du Point, VSD s’interrogeait le 11 juin sur l’éventuel lien entre Bouvier et First Mark Investments, société d’investissement basée à Hong Kong, qui sponsorise la griffe de sous-vêtements Zahia. Ainsi, VSD soulignait que « le site de ce discret fonds d’investissement ressemble surtout à une coquille vide : aucun nom ni adresse. (..) " la maison Zahia Dehar reçoit des commandes privées pour certaines pièces de la collection, et peut réaliser des pièces à la demande ". Des commandes très privées donc, puisque aucune boutique ni site ne les commercialisent. Quel rôle joue Bouvier, lui-même très implanté en Asie ? ».
Estimant certains propos comme diffamatoires ou portant atteinte à sa vie privée, et des photomontages comme portant atteinte à son droit à l’image, l’homme d’affaires suisse avait fait parvenir deux assignations à chacune des rédactions.
Mais la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris a rejeté l’ensemble de ses demandes le 16 novembre dernier. Au regard du contexte des révélations, le droit du public à l’information et le principe de la liberté d’expression ont primé.
Contacté par Le Journal des Arts, l'avocat d'Yves Bouvier a indiqué que son client avait fait appel des diverses décisions rendues.
(*) L’article a depuis disparu du site internet :
http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-zahia-le-milliardaire-et-les-picasso-maudits-21-05-2015-1930104_23.php
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La justice, Yves Bouvier et l’ex-call-girl Zahia Dehar
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Consulter la biographie d'Yves Bouvier
Légendes Photos :
Zahia Dehar au vernissage de la Fiac en 2014, posant devant l'oeuvre de Pierre & Gilles présentée sur le stand de la galerie Daniel Templon © photo Ludosane
Yves Bouvier © Photo Hpetit21 - 2008 - Licence CC BY-SA 4.0