Le Comité d’histoire du ministère de la Culture publie une étude comparée
des politiques culturelles d’une vingtaine de pays, de 1945 à nos jours.
Si le cinquantième anniversaire du ministère de la Culture et de la Communication, célébré en 2009, rendait un hommage vibrant à la vision d’André Malraux, il fut aussi l’occasion d’ouvrir le regard et de tenter de dépasser les préoccupations franco-françaises. Inspiré par les témoignages éclairants de chercheurs étrangers venus participer à un colloque organisé dans le cadre de ces célébrations, le Comité d’histoire du ministère de la Culture a souhaité approfondir la réflexion sur les différentes politiques culturelles menées d’un pays à l’autre. Il entend aujourd’hui donner une perspective historique à cette question.
Placé sous la direction de Philippe Poirrier, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne et vice-président du Comité d’histoire, l’ouvrage rassemble une vingtaine de monographies nationales, signées par des universitaires et spécialistes en sciences sociales. Sont concernés l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, la Bulgarie, le Canada, le Chili, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
Sur la feuille de route des chercheurs figure l’étude du développement des politiques publiques de la culture, replacées pour chacune dans son contexte national depuis 1945. Si les différences liées à la chronologie, aux structures administratives et aux motivations identitaires entre les nations sont parfois frappantes – l’Irlande se distingue par la prédominance des réseaux locaux et la méfiance des pouvoirs centraux, soupçonnés d’ingérence ; l’Italie fut le premier pays à créer un ministère de la Culture, récemment repris en main par un homme d’affaires… –, le dénominateur commun de ces analyses est l’activation de la notion de « culture » comme élément essentiel de l’« identité nationale ». Comme l’explique Philippe Poirrier, les recherches en sont encore à leurs balbutiements, le champ d’étude particulièrement vaste et en évolution constante. Mais l’exercice est utile, afin d’éviter « au pire une histoire officielle, au mieux une histoire administrative internalisée qui ne correspond plus aux standards de la recherche en sciences humaines et sociales ». Parallèlement à cette recherche qui ne demande qu’à être approfondie, le Comité d’histoire s’est donné pour prochaine étape une enquête sur les politiques de la démocratisation culturelle : un appel à contributions a été lancé pour sept journées d’études organisées d’octobre 2012 à janvier 2013.
Collectif sous la direction de Philippe Poirrier, édité par le Comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication, 2011, 488 p., 28 €, ISBN 9-782110-0871-02.
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Philippe Poirrier (ss. la dir. de), « Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°365 du 16 mars 2012, avec le titre suivant : Philippe Poirrier (ss. la dir. de), « Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde »