Alors que le Sénat a rejeté le projet de budget 2012 de la mission Culture, la commission des Finances de l’Assemblée a retoqué la réforme de l’archéologie préventive.
PARIS - La nouvelle majorité socialiste au Sénat avait annoncé qu’elle ne donnerait pas un blanc-seing au projet de loi de finances pour 2012 proposé par le gouvernement. Elle n’avait pas menti. Si les crédits dédiés aux médias, au livre et aux industries culturelles ont été préservés de cette sentence, le budget de la mission Culture n’a pas échappé au veto, tombé le 24 novembre au soir lors de son examen en première lecture au palais du Luxembourg, à Paris. Le texte, qui devra donc faire la navette entre les deux chambres, devrait être négocié dans le cadre d’une commission mixte paritaire, le dernier mot revenant à l’Assemblée nationale, où le gouvernement reste majoritaire.
Si elle est d’abord politicienne, la passe d’armes a toutefois confirmé l’existence de points de crispation sur certains dossiers culturels. La construction de la Philharmonie de Paris est ainsi plus que jamais dans la ligne de mire. Son coût final, fruit d’une « budgétisation complexe » voire « improvisée », est désormais chiffré à 336,5 millions d’euros contre 203 millions initialement prévus, l’inconnue demeurant sur ses charges de fonctionnement. Autre sujet de préoccupation, la Maison de l’histoire de France. Celle-ci a dû subir le tir de barrage d’un amendement centriste, visant à supprimer les 30 millions d’euros d’autorisations d’engagement et les 10 millions d’euros de crédits de paiement prévus pour 2012. Ne bénéficiant pas du soutien du groupe socialiste, car « rien n’interdira de toute façon au ministère de prendre les moyens ailleurs », l’amendement a été rejeté. Déjà raboté à l’Assemblée nationale, le projet de budget, qui n’a plus rien de « sanctuarisé » comme le présentait pourtant le ministre de la Culture en septembre, continue donc de passer à la moulinette. Cela alors qu’un autre débat s’ouvre au Palais-Bourbon : celui de la réforme du financement de l’archéologie préventive. À la surprise générale, le texte proposé par le gouvernement a d’ores et déjà fait l’objet d’un rejet, le 24 novembre, en commission des Finances. Gageons que le ministre puisse encore compter sur ses conseillers – qui s’affairent déjà, en cette période préélectorale, à leur reconversion – pour achever ce laborieux exercice budgétaire.
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Le feuilleton continue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°358 du 2 décembre 2011, avec le titre suivant : Le feuilleton continue