Pour sa quatrième édition, le Salon international des musées et expositions (Sime), privé de Grand Palais, a pu se reloger au Champ de Mars. Sont au rendez-vous 2 000 musées et 15 pays, avant un « changement en profondeur » annoncé pour 1996.
PARIS - La quatrième édition du Salon international des musées et des expositions (Sime), organisé les années paires par Jean-François Grunfeld, a failli ne pas voir le jour à cause de la fermeture brutale du Grand Palais où il se tenait depuis sa création en 1988. Grâce au soutien du ministère de la Culture et de la Ville de Paris, il a pu se reloger et succédera au Salon de Mars, sous le chapiteau de 4 000 m2 devant l’École militaire. Le Sime bénéficie d’une exception, car il n’était pas question que le Champ de Mars devienne un "champ de manœuvre" pour toutes les expositions qui se tenaient habituellement au Grand Palais. Néanmoins, il a été difficile pour les organisateurs de convaincre les musées de s’installer sous un simple chapiteau.
Le Sime 1994 verra sa proportion d’exposants étrangers s’accroître. Ils seront 60 % contre 40 % de Français. Les nouveaux venus arrivent surtout d’Europe de l’Est. Mais, comme à chaque cuvée, chaque pays tient à préserver son identité culturelle et à mettre en valeur son patrimoine artistique. Pour allécher le public (60 000 visiteurs en 1992), il faut créer du rêve, de la mise en scène, du théâtre.
Musées de petite portée ou d’envergure internationale viendront au Sime, comme les années passées. Ils seront groupés, comme les musées des Pays-Bas, de Berlin, de Prague ou de Normandie. Ils s’exposeront séparément, comme le musée de la Marionnette de Stockholm. Ils privilégieront un thème, comme celui de "l’eau" pour la Hollande, du "cinéma" pour Berlin. Ils feront leurs premières armes, comme le musée Guggenheim de Bilbao avec des plans et des maquettes signés Franck O. Gehry, préludant à son ouverture prévue en 1997. "Le Sime est en effet un peu le bal des débutants des nouveaux musées", précise Jean-François Grunfeld.
Ainsi, dans les travées, le visiteur passera d’une pompe à incendie à vapeur (musée de Montville) à la reconstitution de "la Chambre Bleue" du compositeur de jazz Jaroslav Jezek (musée des Arts décoratifs de la république tchèque). Il ira des costumes du film Métropolis (musée de Potsdam) aux tabatières du Musée-galerie de la Seita (Paris), des pièces étrusques venues de Voltera (Italie) au ravaudage de tapisseries anciennes présenté par l’atelier Bobin.
A cause du coût de l’assurance et de celui du transport, les musées ne peuvent pas présenter les oeuvres phare de leurs collections. Ils doivent se limiter à montrer une image d’eux-mêmes, ou de leurs coulisses, comme leurs ateliers de restauration, leurs productions vidéo, leurs éditions… Dépenser 200 000 francs pour une semaine est déjà un lourd investissement dans la conjoncture actuelle, pour des retombées difficilement appréciables. C’est sans doute pour cette raison que les organisateurs du Sime annoncent pour 1996 "un changement en profondeur".
Sime, du 14 au 17 avril et le 10 avril, de 11h à 20h. Le 13 avril jusqu’à 22h. Journées professionnelles les 11 et 12 avril. Des colloques ont lieu chaque jour.
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Le Sime au Champ de Mars
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Le Sime au Champ de Mars