Peter Doig se place en 3e position des artistes contemporains (nés après 1945) les mieux vendus aux enchères en 2009, derrière Jeff Koons et Jean-Michel Basquiat et devant Damien Hirst (1). Qu’est-ce qui fait grimper la cote de l’artiste écossais ?
Doig est représenté à Londres par la galerie Victoria Miro et à New York par Gavin Brown’s Enterprise. En 1994, il obtient une nomination pour le Turner Prize de la Tate Britain à Londres, pour sa série Concrete Cabin, ce qui accroît considérablement sa notoriété. En 2000, apparaissent les premières toiles en vente publique, parmi lesquelles Briey (Concrete Cabin), vendue 160 000 dollars (186 500 euros) le 16 novembre 2000 à New York chez Christie’s.
Le 7 février 2007 à Londres chez Sotheby’s, White Canoe s’envole à 5,7 millions de livres sterling (8,7 millions d’euros), cinq fois l’estimation et un record pour un artiste contemporain européen vivant. Certains avaient alors critiqué cette envolée, estimant que Doig faisait l’objet d’une spéculation car il était défendu par le collectionneur et galeriste Charles Saatchi. Ce dernier avait exposé Doig dans sa galerie londonienne en 2005, dans l’accrochage collectif « The Triumph of Painting » (le triomphe de la peinture).
« Doig est un grand peintre, objecte Grégoire Billault, directeur du département art contemporain de Sotheby’s France. C’est un artiste rare, peu de tableaux passent sur le marché. Et comme il n’y a pas de stock, il n’y a pas de manipulation de marché possible. » Plusieurs tableaux mis en vente aux enchères en 2008 ont confirmé la bonne tenue de la cote de l’artiste, à commencer par Reflection (1996), grand format adjugé 10,1 millions de dollars le 10 novembre 2009 à New York chez Christie’s.
« La production et la diffusion de son œuvre sont contrôlées. En l’absence de volume, Doig ne connaît ni la spéculation ni la crise, confirme Jean-Olivier Desprès, directeur du département art contemporain de Christie’s France. Il plaît à des collectionneurs d’art contemporain comme à des amateurs d’art plus classique. Son œuvre fait écho à différents mouvements de l’histoire de l’art pictural. Il rappelle des paysages de Klimt. Mais on peut aussi y voir des influences de Monet, Friedrich, Munch ou encore Pollock pour le côté abstrait. »
Doig revisite les paysages de sa jeunesse au Canada, en peignant des vues monumentales boisées ou enneigées, capturant des moments de tranquillité dans une riche palette de couleurs. L’architecture apparaît comme un thème central, ainsi dans Concrete Cabin West Side (1993), toile proposée à Londres chez Christie’s le 11 février à Londres pour 2 millions de livres (2,3 millions d’euros). Dans la série Concrete Cabin, qu’il démarre en 1991, il peint la Cité radieuse de Briey-en-Forêt (Meurthe-et-Moselle) conçue par Le Corbusier en 1959.
En 2008, une rétrospective « Peter Doig » a été présentée à la Tate, qui a ensuite voyagé au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et à la Schirn Kunsthalle de Francfort, en Allemagne.
(1) source : Artprice
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Focus : Peter Doig chez Christie’s, à Londres
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Abonnez-vous dès 1 €Expert : Francis Outred
Œuvre : Concrete Cabin West Side, 1993, huile sur toile, 199,5 x 275 cm. Acquise en 1994 auprès de la galerie Victoria Miro, Londres
Estimation : 2 à 3 millions de livres (2,3 à 4,2 millions d’euros)
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°318 du 5 février 2010, avec le titre suivant : Focus : Peter Doig chez Christie’s, à Londres