Après une fermeture de plus de sept ans, le Musée Calvet rouvre un tiers de ses salles le 9 juillet. Il devrait être entièrement acÂcesÂsible au public d’ici l’an 2000, date à laquelle AviÂgnon sera capitale européenne de la Culture.
AVIGNON - Pour justifier la fermeture record du Musée Calvet, Pierre Provoyeur, nommé conservateur de ce musée municipal par la Direction des Musées de France (DMF) en 1995, estime avant tout que personne n’a véritablement mesuré les difficultés techniques du projet d’extension et de rénovation du musée : "Avignon est située sur une véritable éponge, le rocher des Doms, qui a été cause de retards et de surcoûts dans les travaux." De plus, ce projet éminemment politique aurait grandement souffert de l’éclatement des centres de décision, à savoir l’État, la Ville, l’architecte maître d’œuvre, les architectes des Monuments historiques, la conservation… : "Les relations ont souvent été heurtées entre ces différents protagonistes jusqu’à ce que la DMF décide, l’année dernière, de réconcilier les parties en présence, explique le conservateur, mais malheureusement, ces difficultés ont conduit Philippe Dubois à se retirer, et nous devrions nommer bientôt un autre architecte pour achever ce qu’il a entrepris."
Encore 40 millions de francs de travaux
Pour l’heure, seuls le vestibule et quelques salles attenantes au rez-de-chaussée (collection Puech de sculpture médiévale et d’orfèvrerie, salle des Vanités, tapisseries…), ainsi que la galerie Vernet et une suite de sept salles au premier étage (peintures du XVIIe au XIXe siècle) sont ouverts au public. Les visiteurs pourront y découvrir des tableaux de Mignard, Coypel, Pannini, Vernet (Joseph, Carle et Horace), Hubert Robert, Chassériau, David, Manet…, mais ils devront encore patienter quelques années pour voir la peinture du XXe siècle, les collections archéologiques, préhistoriques, ethnographiques et, surtout, l’enfilade de salons XVIIIe siècle du rez-de-chaussée.
Pierre Provoyeur estime que la rénovation du musée et de mise en conformité des espaces (climatisation, éclairage, sécurité, détection incendie…) ont déjà généré un coût de 80 millions de francs depuis 1986, et que 40 millions supplémentaires seront nécessaires à l’achèvement des 2e et 3e tranches, en 1998-1999 et 2000.
Paradoxalement, les difficultés financières dans lesquelles se débat la municipalité d’Avignon, qui est passée sous la tutelle de l’État au mois de mars, ont eu pour conséquence d’obliger ce dernier à s’investir davantage : pour pallier les baisses de crédits municipaux, l’État a pris à sa charge le salaire de deux des trois conservateurs, et sa participation pour l’achèvement des travaux s’élèvera exceptionnellement à 75 %. "Et pourtant, si la Ville veut que les arts plastiques reprennent une vraie place à Avignon et qu’ils soutiennent une industrie touristique intelligente, il faut qu’elle donne beaucoup plus d’argent…", insiste Pierre Provoyeur.
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Esprit es-tu là ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Esprit es-tu là ?