À la tête de l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) du Grand Palais depuis septembre, Jean-Paul Cluzel vient d’être nommé à la présidence de la Réunion des musées nationaux (RMN). Sa principale mission sera la fusion des deux établissements. Reste à en élaborer le montage financier.
PARIS - L’information circulait depuis l’arrivée de Jean-Paul Cluzel à la tête du Grand Palais, mais elle a tardé à être officialisée. Le 3 novembre, un communiqué de l’Élysée a enfin confirmé la nomination de l’ancien P.-D.G. de Radio France à la présidence du conseil d’administration de la Réunion des musées nationaux (RMN). L’inspecteur des finances Jean-Paul Cluzel succède ainsi au conseiller d’État Jean-Ludovic Silicani. Ce dernier, qui n’a pas sollicité le renouvellement de son mandat, a été l’un des artisans de la refondation de la RMN.
Si cette présidence est non-exécutive, l’arrivée de Jean-Paul Cluzel constitue bel et bien la première étape d’une redéfinition des missions de la RMN, qui devra désormais permettre la mise en œuvre d’un nouveau projet culturel pour le Grand Palais. Depuis la réouverture de sa nef en 2007, l’édifice construit pour l’Exposition universelle de 1900 est en effet tiraillé entre trois opérateurs : l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) du Grand Palais, la RMN qui gère les Galeries nationales du Grand Palais, et le Palais de la découverte passé récemment dans le giron de la Cité des sciences et de l’industrie. Une situation complexe qui n’a pas permis d’exploiter au mieux ce site qui jouit pourtant d’une forte notoriété malgré la faiblesse de ses aménagements. Si 100 millions d’euros ont été investis par l’État dans sa rénovation, les travaux n’ont porté que sur la verrière et la consolidation du sol, le reste n’ayant été fait qu’a minima. Les 72 000 m² utiles du bâtiment demeurent encore fortement cloisonnés.
Tâche ardue
« L’absence d’unité du lieu perturbe le public », reconnaît Jean-Paul Cluzel qui ambitionne notamment de rétablir fluidité et transparence entre les galeries. Celui-ci va donc s’atteler à une tâche ardue, qui consiste avant tout à établir un cadrage financier à l’opération. Car, pour l’heure, l’argent manque. « Ma mission comprend une part non négligeable d’ingénierie financière, admet volontiers Jean-Paul Cluzel, qui se refuse prudemment à présenter une estimation globale. Des chiffres circulent sur le montant des travaux, mais je ne les ai pas encore fait expertiser ». Sur les 30 millions déjà empruntés par l’EPIC du Grand Palais, 23 millions ont été dépensés. Or, à elle seule, la régulation thermique – faiblesse majeure du bâtiment – a été estimée à 50 millions d’euros. Autant dire que la facture d’un aménagement complet des espaces risque d’être salée. La RMN, dont l’avenir sera désormais indissociable du Grand Palais, devra mettre au pot. Remis à l’équilibre par Thomas Grenon, son administrateur général, l’opérateur devra impérativement dégager de nouvelles marges financières pour assumer le coût de cette dot. Une stratégie qui confirme le rôle majeur de la RMN dans le paysage culturel, mais qui risque aussi de fragiliser son action en faveur des musées nationaux. À moins que Jean-Paul Cluzel ne trouve la martingale d’ici le 31 mars, date de la remise de ses propositions au président de la République.
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Vers une fusion Grand Palais-RMN
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°313 du 13 novembre 2009, avec le titre suivant : Vers une fusion Grand Palais-RMN