Consternée par le vol à main armée de deux tableaux de Monet et Sisley, la Ville de Nice ne l’est pas moins en découvrant la complicité du conservateur. Grâce à ses aveux, la police a pu retrouver les œuvres intactes et arrêter les malfaiteurs.
NICE. Huit jours seulement après avoir été dérobés au Musée des beaux-arts de Nice, Falaises près de Dieppe de Monet et Allée de peupliers près de Moret de Sisley ont été retrouvés intacts sur un bateau, dans le port de Saint-Laurent-du-Var, et les malfaiteurs interpellés. Néanmoins, la complicité du conservateur Jean Forneris, dont les aveux ont accéléré l’action de la police, a semé la consternation à Nice. En poste au musée depuis de nombreuses années, il avait été “séquestré” le 21 septembre par deux hommes armés, auxquels il avait indiqué les deux œuvres. Intrigués par son récit, confus et parfois contradictoire, les enquêteurs l’avaient placé en garde à vue. En moins de 24 heures, il a reconnu ses liens avec l’un des voleurs et avoué s’être prêté à cette mise en scène afin de lui venir en aide. “Il a donné des indications, des renseignements très précis, notamment sur les dispositifs de sécurité, favorisant l’accès à ces deux personnes, peu habituées à visiter les musées”, a indiqué le procureur de la République. “Il s’agit de gens dans le besoin qui pensaient avoir trouvé un bon filon pour régler des difficultés passagères”, a-t-il expliqué par ailleurs, insistant sur l’improvisation du crime, sans commanditaire. Mis en examen pour vol à main armée, M. Forneris avait, pour ne pas donner l’alerte, été laissé en liberté. Curieusement, les malfrats avaient jeté leur dévolu sur deux œuvres figurant à l’inventaire MNR, déposées à Nice en 1954.
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L’aveu inattendu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°68 du 9 octobre 1998, avec le titre suivant : L’aveu inattendu