Premier directeur étranger d’un musée japonais, David Elliott a été nommé à la tête du Mori Art Center de Tokyo. Son expérience et sa connaissance de l’art contemporain devraient annoncer une nouvelle ère de l’art contemporain au Japon.
TOKYO (de notre correspondante) - Directeur du Museum of Modern Art d’Oxford pendant près de vingt ans puis du Moderna Museet (Musée d’art moderne) de Stockholm depuis 1996, David Elliott a été nommé à la direction du Mori Art Center de Tokyo. Occupant les cinq derniers niveaux d’une tour de 54 étages, située dans le quartier de Roppongi, le Musée Mori devrait ouvrir ses portes en 2003 (Lire le JdA n° 103, 14 avril 2000). En avril dernier, le comité international consultatif – composé de Glenn Lowry (MoMA, New York), Nicholas Serota (Tate, Londres), Alfred Pacquement (Centre Georges-Pompidou, Paris), Norman Rosenthal (Royal Academy, Londres) – s’est réuni à Tokyo afin de choisir un directeur pour cette nouvelle institution. Selon Yukiko Harada, un des deux conservateurs du Mori, “le comité ne cherchait pas particulièrement un directeur étranger mais une personne qui, en plus de connaître la scène internationale, ait l’ambition de créer un nouveau type de musée au Japon”. Son intérêt de longue date pour l’art asiatique et sa réputation de commissaire hors norme ont guidé le choix du comité. En effet, “David Elliott monte des expositions qui explorent de nouveaux territoires. Avec lui, le Mori Art Center sera un lieu d’innovations”, a estimé Nicholas Serota. Enchanté d’avoir l’opportunité de créer “un lieu de l’art contemporain en Asie d’ampleur internationale”, David Elliott sera, qui plus est, le premier directeur de musée étranger au Japon. Il entrera en poste dès le 1er novembre prochain. En collaboration avec les musées du monde entier, l’institution accueillera des expositions temporaires et proposera ainsi, au-delà des frontières japonaises, son point de vue sur la création contemporaine asiatique. Après son ouverture en 2003, le musée envisage notamment d’acquérir les œuvres d’artistes émergents. Financées par les journaux nationaux et présentées dans les musées publics, les expositions japonaises n’abordent presque jamais l’art contemporain. “David Elliott connaît très bien la situation ici et nous savons qu’il va inaugurer une nouvelle ère avec ce musée”, ajoute Yukiko Harada. Envisagé comme un lieu phare pour la culture à Tokyo, le musée sera financé pendant ses premières années par son fondateur, Minoru Mori, magnat japonais de l’immobilier dont les goûts avant-gardistes sont controversés. Dessiné par le New-Yorkais Richard Gluckman, architecte du Dia Center for the Arts et de l’extension du Whitney Museum of Art – tous deux à New York –, et du Guggenheim de Berlin, le musée disposera d’une entrée conique en verre, qui au rez-de-chaussée distinguera l’accès à l’institution de celle du musée.
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Un étranger pour le Japon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°128 du 25 mai 2001, avec le titre suivant : Un étranger pour le Japon