La candidature de la France pour l’Exposition universelle de 2025 veut s’appuyer sur le Grand Paris.
PARIS - « L’image de la France est toujours extrêmement positive dans le domaine de la culture à travers une nébuleuse large, or peu de gens savent le pouvoir que cela comporte en termes d’action économique » : Xavier Darcos, entendu le 30 avril par la mission d’information sur la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025, s’est voulu optimiste sur le sujet, à l’instar de la majorité des personnes auditionnées par les parlementaires chaque mercredi.
La mission de l’Assemblée nationale, créée le 14 janvier, auditionne depuis plusieurs mois les personnalités concernées. Son président, Jean-Christophe Fromentin, député maire de Neuilly-sur-Seine, milite depuis 2011 pour la candidature de la France, cent vingt-cinq ans après la dernière Exposition universelle à Paris en 1900.
En décembre dernier, la création de l’association « ExpoFrance 2025 » a mis un coup d’accélérateur en fédérant un groupe de partenaires fondateurs à l’éventail large : l’Association des maires de France ; des écoles tels les Arts et Métiers ou le Celsa ; et des grandes entreprises : Carrefour, Clarins, la RATP… Pour l’instant le projet apparaît assez flou : thématiques, modèle économique et lieux restent à définir. L’association se veut pluraliste, réunissant des forces vives économiques et industrielles et jouant la carte du Grand Paris alliée aux lieux patrimoniaux. Dans les cartons, l’idée de profiter du réseau de transport du Grand Paris Express et de ses soixante-douze futures gares comme autant de pavillons pour les pays exposants fait son chemin ; elle permettrait de rentabiliser les investissements du Grand Paris, tout en mettant en lumière la modernité des infrastructures françaises. L’association envisage également de faire participer quelques grandes métropoles régionales au projet.
La France vient par ailleurs de présenter le futur pavillon français de l’Exposition universelle de Milan qui ouvrira en mai 2015. Une grande halle d’une surface de 2 000 m2 sera consacrée au thème « Produire et nourrir autrement », un bâtiment à l’architecture de bois dont le coût, 20 millions d’euros, serait à la charge de six ministères. Entièrement démontable, l’édifice en bois du Jura exposera l’innovation française dans le domaine de l’agro-alimentaire. Il sera conçu par l’agence X-TU, également en charge du projet de la Cité des civilisations du vin à Bordeaux.
Coût : entre 2 et 6 milliards d’euros
Une Exposition universelle coûte cher : pour une campagne de candidature, il faut compter entre 5 et 25 millions d’euros. Aujourd’hui le coût même de l’exposition oscillerait entre 2 et 6 milliards d’euros, selon les chiffres de Pascal Rogard, chef de la délégation française auprès du Bureau international des expositions (BIE). En outre, les Expositions universelles sont souvent déficitaires. Cependant, selon Jean-Christophe Fromentin, le projet d’ExpoFrance 2025 ne coûterait pas un sou d’argent public : en s’adossant au Grand Paris et en mobilisant des entreprises partenaires, tout en profitant des infrastructures existantes prêtées pour l’occasion aux nations participantes, les 3 à 4 milliards d’euros nécessaires pour l’événement seraient facilement financés.
La candidature ratée de Paris aux Jeux olympiques de 2012, finalement dévolus à Londres, reste dans les esprits. Interrogé par la mission, Vicente Gonzales Loscertales, secrétaire général du BIE chargé de choisir les pays hôtes, a indiqué que « le succès d’une candidature dépend du niveau d’engagement, de la “rage” de tous les acteurs. Il faut combattre sur tous les fronts et avec tous les moyens – même parfois les moins élégants ». L’association est prévenue, d’autant que le maire de Londres, Boris Johnson, a annoncé il y a quelques jours sa volonté de présenter la candidature de la capitale anglaise pour 2025. Entre-temps, un sondage réalisé par l’Ifop en avril a révélé que 84 % des Français étaient favorables à la candidature de la France pour 2025, plus que pour une candidature aux JO. Un enthousiasme sur lequel l’association compte bien capitaliser. Mais le calendrier est serré : le dépôt de la candidature se fera en 2016 et le choix du BIE interviendra en 2018. D’ici là, le projet doit s’affiner autour d’une problématique porteuse pour la France et son rayonnement.
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La France à l’horizon 2025
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Abonnez-vous dès 1 €Le projet du pavillon français pour l'exposition universelle de Milan 2015. © CMC/XTU/Studio A. Rispal.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°413 du 9 mai 2014, avec le titre suivant : La France à l’horizon 2025