Alors que Drouot termine l’année sur un recul de 10,5 % de son activité, les dix premiers opérateurs français affichent une progression totale de 1,5 %.
Malgré quelques éclats, l’année 2012 a été une année plus difficile pour l’ensemble des acteurs français des ventes publiques. Christie’s s’impose en tête avec un chiffre d’affaires de 231,4 millions d’euros incluant un montant déclaré de 37,9 millions d’euros de ventes privées (16,3 % de son produit global). Autorisées en France depuis septembre 2011, les ventes de gré à gré se sont développées en 2012, profitant surtout aux grosses maisons de ventes. Les ventes privées mise à part, Christie’s France affiche un tassement de 2,7 % de son activité (193,5 millions d’euros), baisse en phase avec la réalité des rudesses économiques actuelles.
Selon Christie’s, les ventes de collections (30 % des adjudications en valeur) sont celles qui ont rencontré le plus de succès, tant en volume (85 % de lots vendus en moyenne) qu’en valeur, avec 70 % de lots adjugés dépassant leur estimation haute. Le président de Christie’s France, François de Ricqlès, relève également que « 77 % des lots en valeur ont été acquis par des collectionneurs étrangers, notamment en arts d’Asie, art contemporain, photographie, arts décoratifs du XXe siècle et design, ainsi qu’en art tribal ».
Éternel challenger de Christie’s, Sotheby’s se place sur la seconde marche du podium avec un chiffre annuel de 182 millions d’euros, en baisse de 4,2 % par rapport à 2011. « Nous avons bien résisté face à un contexte économique peu favorable », résume le président de Sotheby’s France, Guillaume Cerutti, qui préfère se concentrer sur les indicateurs positifs de l’année passée : 66 % d’acheteurs étrangers ; 33 % de nouveaux acheteurs ; 26,4 % de ventes de collections, ainsi que des ventes privées à la hausse (le groupe ne souhaite pas pour l’instant communiquer ce chiffre).
Artcurial en hausse
À contre-courant, Artcurial s’offre le résultat le plus élevé de son histoire, soit 144,2 millions d’euros. Malgré une fin d’année pleine de déconvenues (un vol de bijoux et l’annulation de la vente événementielle de la collection Wolf estimée 2,6 à 3,9 millions d’euros), la maison de ventes peut se targuer d’une hausse de 13,5 % en 2012. Une belle saison de ventes de voitures de collection (26,8 millions d’euros), en croissance de 64 % en valeur, explique en grande partie ce dynamisme. Artcurial a aussi gagné des points en arts d’Asie, en bande dessinée et dans ces secteurs classiques que sont les livres et manuscrits, les tableaux et dessins anciens, le mobilier et les objets d’art, qui ont largement compensé les baisses constatées en art moderne et contemporain pour lesquelles le différentiel par rapport à 2011 avoisine les 14 millions d’euros.
Très loin à la 4e place, Tajan garde le cap avec 40,2 millions d’euros (– 4,9 %), grâce à ses vacations estivales à Monaco. Drouot n’a pas échappé à la crise ou à une perte de compétitivité. L’hôtel des ventes parisien montre un recul de 10,5 % des ventes en valeur par rapport à 2011. Les sociétés de ventes volontaires (SVV) moyennes ont mieux résisté que les petites, à l’instar d’Aguttes (5e dans le classement) qui se stabilise à 37,6 millions d’euros ( 3,5 %). 6e opérateur français, Millon & associés a totalisé 32,3 millions d’euros (– 16,2 %). Le recul de son activité française est néanmoins compensé par son implantation en Belgique, pour un résultat global de 37,8 millions d’euros. La SVV Cornette de Saint Cyr se place en 7e position, avec 31,3 millions d’euros ( 1,9 %). Elle a aussi démarré des ventes à Bruxelles en 2012, lesquelles réalisent 1,2 million d’euros. Piasa amorce une remontée à la 8e place avec 27,3 millions d’euros ( 19,2 %). La maison de ventes ne cache pas ses ambitions de parvenir d’ici deux ans à se placer dans la tranche des 35-40 millions d’euros, avec l’aide de ses deux nouvelles recrues, James Fattori (ex-Artcurial Deauville) et Frédéric Chambre (ex-Pierre Bergé & associés). Elle compte aussi sur le sérieux qui fait la réputation de la maison de ventes. Pourtant, Piasa n’a pas caché avoir confié à Christie’s la vente à New York d’un tableau de Gustave Caillebotte. « Nous devons faire ce qui est le mieux pour notre clientèle. Et les meilleurs prix pour Caillebotte se font à New York », assume ouvertement la maison de ventes qui a touché une commission sur les 2,6 millions de dollars (2 millions d’euros) obtenus le 7 novembre pour le Caillebotte.
Avec 23,2 millions d’euros ( 8,9 %), la SVV Beaussant-Lefèvre revient dans le Top 10 après en avoir été écartée en 2011, en raison de l’arrivée des SVV Labarbe (Toulouse) et Gros & Delettrez (Drouot) dont les activités avaient été exceptionnellement « boostées » par d’importantes collections. Pierre Bergé & associés signe un retour en queue du classement, après le regroupement de ses ventes à Paris, à hauteur de 20,1 millions d’euros ( 59,5 %), et la réduction de son activité bruxelloise à 5 millions d’euros (– 80,5 %). La fin de l’année 2012 est synonyme de difficultés accrues, avec notamment une augmentation des taux d’œuvres invendues dans les ventes aux enchères. Et 2013 n’annonce aucune embellie.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
France : adjudications en baisse
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°383 du 18 janvier 2013, avec le titre suivant : France : adjudications en baisse