Sanctuaire

On ne va pas ici faire le reproche au Président François Hollande d’avoir affirmé en janvier 2012, lorsqu’il était candidat, que « le budget de la culture sera entièrement sanctuarisé durant le prochain quinquennat » pour, quelques mois plus tard, le baisser de 7,5 % en trois ans. La situation des finances publiques est telle que le retour à l’équilibre budgétaire s’impose si l’on veut permettre à nos enfants de continuer à entretenir notre patrimoine et favoriser la création. La réduction de 120 millions d’euros semble même une goutte d’eau en regard du déficit de l’État prévu pour 2013 : 61,6 milliards d’euros. La comparaison entre les deux montants est si disproportionnée que l’on peut même s’interroger sur la pertinence d’une telle baisse pour la Culture. Mais la solidarité budgétaire même symbolique est tout aussi importante que l’efficacité économique. En revanche, on peut reprocher au candidat Hollande d’avoir fait en cela une fausse promesse. Propos de campagne, diront certains, certes, mais alors qu’il y a un relatif consensus dans la classe politique française sur l’action culturelle publique, il n’était pas nécessaire de prendre un tel engagement inconsidéré. Si la « culture, c’est le redressement » comme il le proclamait dans son discours de Nantes, alors autant dépasser les clivages partisans. Du côté de l’opposition c’est la retraite de Russie. Aucune voix ne s’est vraiment exprimée pour commenter les nombreux abandons de projet de la ministre de la Culture (Maison de l’histoire de France, hôtel de Nevers..).  À l’exception de Jean-Jacques Aillagon (que l’on dit en compétition avec Jack Lang pour la présidence de l’Institut du monde arabe) et qui a rallié François Hollande, aucun des précédents ministres de la Culture de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy ne s’est exprimé. Espérons que les auditions d’Aurélie Filippetti devant les commissions ad hoc du Sénat et de l’Assemblée Nationale feront émerger un débat constructif.