Avec près de 60 millions d’euros de recettes, Christie’s porte la collection Dray au firmament. Du jamais-vu en France depuis plus de quinze ans.
PARIS - La collection Claude et Simone Dray est entrée dans l’histoire. Ce couple parisien avait réuni depuis vingt-cinq ans quelque 300 pièces d’Art déco et une cinquantaine de sculptures et tableaux. Les 8 et 9 juin chez Christie’s, à Paris, sous le marteau de François Curiel, l’ensemble a rapporté 59,75 millions d’euros, soit près du triple de son estimation. Il s’agit d’un record mondial pour une vente d’Art déco et de la vente la plus importante en France depuis seize ans (1). Avec 13 enchères supérieures à un million d’euros et 19 records mondiaux, le succès est éclatant pour Christie’s.
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Les prix ont surtout atteint des sommets pour l’ensemble des 17 pièces de mobilier de Rateau, avec un total enregistré de 19 millions d’euros. Devenant les objets d’art du XXe siècle les plus chers, deux jardinières du créateur, en bronze ciselé et doré, ont été adjugées 4,1 millions la paire à la Galerie Vallois (Paris), qui a également bataillé ferme contre le marché américain pour emporter un guéridon à volet à hauteur de 2 millions d’euros. Toujours de Rateau, un guéridon circulaire s’est envolé à 3 millions d’euros ; une table basse aux faisans est partie pour 2 millions d’euros ; une coiffeuse a été adjugée 1,9 million d’euros, ou encore un lampadaire aux oiseaux a été cédé pour 1,8 million d’euros. Toutes ces pièces ont été achetées par des collectionneurs américains. Un amateur européen s’est cependant offert le Fauteuil aux poissons pour 1,5 million d’euros. Parmi les autres temps forts de la vacation, le fameux paravent double face L’Oasis, pièce unique d’Edgar Brandt, a fait monter les enchères jusqu’à 1,9 million d’euros ; un cabinet État d’angle, de Ruhlmann, a été emporté par un amateur américain pour 1,5 million d’euros tandis que la commode en galuchat vert d’André Groult partait pour 1,2 million d’euros. Des enchères records pour chacune de ces pièces. Au final, des amateurs de vingt pays ont enchéri et un peu plus de la moitié de la vente en valeur a été acquise par des Américains. Les œuvres avaient été exposées au préalable chez Christie’s à Dubaï (Émirats arabes unis), New York et Los Angeles. « Mon épouse et moi-même avons toujours été en symbiose sur nos achats. Cette vente confirme notre bon choix, nous a déclaré Claude Dray. Le résultat obtenu démontre aussi que nous avons eu raison sur la sélection de la maison de ventes. Nous avions pensé à deux autres concurrents avec lesquels nous avons aussi entretenu d’excellentes relations pendant plus de vingt ans. Mais aucune n’a la force de frappe de Christie’s. » Un avantage qui permet à la société de ventes de réaliser 52 % de son chiffre d’affaires de l’année 2005 en France avec cette seule vacation. Grâce à cette confortable avance sur ses rivaux, Christie’s devrait conforter haut la main sa place de leader sur le marché français en 2006 et ce, pour la quatrième année consécutive.
(1) La collection Bourdon avait rapporté 89 millions d’euros sous le marteau de Guy Loudmer le 25 mars 1990.
- Expert : Sonja Ganne et Cécile Verdier - Résultat : 59,75 millions d’euros - Lots vendus : 86,5 % - Pourcentage en valeur : 95 % - Lots vendus/ravalés : 314/49
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L’apothéose
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°240 du 23 juin 2006, avec le titre suivant : L’apothéose