Vous êtes à l’origine de l’acquisition en juillet du groupe « Les ventes de Deauville » par un pool d’actionnaires dont fait partie Artcurial. L’activité de ce groupe est, à plus de 90 %, la vente publique de chevaux de course. Quel est ici l’intérêt d’Artcurial ?
C’est une bonne chose pour le groupe Artcurial d’aller dans un domaine complémentaire au sien, tout en restant dans le secteur des ventes aux enchères. En s’associant avec Son Altesse l’Aga Khan et plusieurs éleveurs français de renom, Artcurial devient actionnaire d’un nouveau groupe qui est désormais un des leaders européens dans les ventes de chevaux. D’autre part, la branche « art » des ventes de Deauville que constitue « Deauville Auction », organise chaque année plusieurs ventes aux enchères de tableaux modernes, bijoux et grands vins, notamment en août, au moment de la prestigieuse vente de yearlings. Il est question de renforcer cette synergie entre le monde des arts et celui du cheval. Deauville Auction bénéficiera de l’expérience et de la notoriété d’Artcurial pour la croissance et la modernisation de son activité « Fine Art » (env. 5 millions d’euros en 2005). Nous envisageons d’organiser de façon complémentaire une vacation de voitures de collection (département dirigé par Hervé Poulain) sous l’enseigne d’Artcurial à Deauville.
Comment ce nouveau groupe spécialisé dans la vente aux enchères des chevaux de course s’est-il constitué ?
Plutôt que d’être concurrents, nous avons passé un accord avec l’Aga Khan, premier propriétaire éleveur en France et également l’un des actionnaires majeurs du groupe irlandais RJ Goffs, société de ventes aux enchères de chevaux dont la filiale française Goffs France réalise environ 25 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Goffs France fusionne ainsi avec Les ventes de Deauville, fort d’un chiffre d’affaires de près de 50 millions d’euros en 2005. Le groupe Artcurial est actionnaire minoritaire – mais significatif – de ce nouveau groupe présidé par Georges Rimaud, directeur des Haras de l’Aga Khan, avec à ses côtés comme vice-président, Nicolas Orlowski, président du groupe Artcurial, et un éleveur désigné par ses pairs. Le conseil de surveillance sera présidé par Philippe Augier, maire de Deauville. Ses membres seront Michel Pastor, Francis Briest, un représentant du Trust Aga Khan pour la Culture, plusieurs personnalités liées à l’industrie des courses et de l’élevage, et moi-même. Le conseil de surveillance aura en charge la politique de développement de la nouvelle société dont le chiffre d’affaires prévisionnel annuel est de 75 millions d’euros. Dans ce cadre nouveau,
l’Agence française du trot et Trotting Promotion, deux filiales des Ventes de Deauville, conserveront leur indépendance d’action et leurs spécificités respectives sur le marché du trotteur français.
Quels développements la maison de ventes aux enchères Artcurial connaîtra-t-elle prochainement ?
Artcurial va connaître de nouveaux développements. Beaucoup d’opportunités se présentant à nous en ce moment, nous resterons extrêmement sélectifs, mais nous saurons saisir les opportunités qui permettront à Artcurial de dynamiser son développement, en priorité dans le secteur des ventes aux enchères. Nous aurons d’ici à la fin de l’année des annonces à faire dans ce sens.
Où en est l’accord passé en février 2002 avec la SVV Aguttes de Neuilly ?
Le protocole passé à l’époque ne s’est, à ce jour, pas concrétisé par un accord capitalistique ferme et définitif. Pour l’instant, il s’agit d’un accord d’amitié entre des gens qui se connaissent et s’apprécient.
Quid du partenariat et de la prise de participation dans le groupe Ivoire signés en novembre 2002 ?
Nous restons associés au groupe Ivoire et développons en complément des implantations spécifiques telle celle d’Artcurial à Toulouse, laquelle a donné depuis 2003 d’excellents résultats en association avec Jacques Rivet. Notre position au sein du groupe Ivoire confirme l’intérêt que nous portons aux régions françaises.
Avez-vous des velléités de développement à l’étranger ?
Nous souhaitons détenir une position forte en France et restons ouverts à des développements vers l’étranger dans les années à venir. Malgré la rapidité du chemin parcouru en trois ans, notre projet s’inscrit dans la durée.
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Laurent Dassault, actionnaire et président du comité d’étude et de développement du groupe Artcurial
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°242 du 8 septembre 2006, avec le titre suivant : Laurent Dassault, actionnaire et président du comité d’étude et de développement du groupe Artcurial