26 sep. - 14 jan. 12-13
Paris
Grand Palais - Galeries Champs-Élysées
Bohèmes, de Léonard de Vinci à Picasso
Sous la houlette de la Réunion des musées nationaux et de la fundacion Mapfre de Madrid, le Grand Palais présente l’exposition « Bohèmes ». L’occasion de revisiter ce « mythe moderne » et les cinq siècles d’errance et de liberté qui l’ont jalonné. Du bohémien « authentique » à l’artiste rebelle à toutes conventions, aux roms et aux « bobos », jamais morte ni enterrée, la « Bohème » est immortelle.
Gitans, Manouches, Tziganes, Roms, Gypsies,…on compterait presque autant d’appellations que de pays d’origine. Si le bohémien apparaît au XVème siècle en Europe occidentale comme un misérable gitan vêtu de sombres guenilles, ne possédant « ni sol, ni culte, ni histoire, ni code quelconque », progressivement il devient objet de tous les fantasmes. Tantôt effrayé, tantôt fasciné, l’artiste finit par trouver en lui son « maître en liberté », loin des codes moraux de la bourgeoisie traditionnelle.
C’est au début du XIXème siècle, sous la monarchie de juillet, que le changement s’opère avec Courbet et Baudelaire qui proclament la « grande vie vagabonde du bohémien ». Si le peintre revendique une vie de sauvage qu’il porte aux nus dans Splendide bohémienne et ses enfants (1853-54), le poète s’en tient à un « bohémianisme » strictement parisianiste. Ainsi, entre réalisme et romantisme, la « Bohème » accompagne une profonde mutation du statut de l’artiste qui devient lui-même bohémien. Dégagé de la tutelle princière, il évolue en marge de la cité. Gagné par l’audace, il opère alors une volte-face à contre-courant de la rigueur académique et des conventions.
L’exposition – forte de ses 180 œuvres - commence avec Un homme trompé par les nomades (1493) de Léonard de Vinci. La première partie consacre l’homme de voyage érigé en héros dans la littérature, avant de s’attarder sur la figure du bohémien comme « sujet de prédilection » pour les artistes. De sa capacité à lire l’avenir - La diseuse de bonne aventure (1630) de Georges de La Tour – à son rapport intime à la nature – Landscape with Gipsies (1753-54) de Thomas Gainsborough – chaque artiste en livre un aspect, une facette, une interprétation.
La seconde partie de l’exposition révèle l’artiste tenté par la volonté de trouver en lui-même une certaine liberté. S’il lui arrive de cohabiter avec quelques gitans - Roulottes, campement de bohémiens aux environs d’Arles (1888) de Van Gogh - souvent il préfère se retirer dans son atelier, « solitaire, misérable et incompris anticipant les convulsions de la société ». Les Chaussures (1886) de Van Gogh, révèlent ainsi l’artiste torturé et livré à la misère.
Enfin, une avant-dernière partie convie le visiteur au tumulte ambiant des cafés et des cabarets parisiens, où danseuses, prostitués et acrobates côtoient les idées révolutionnaires des artistes libertaires et marginaux. A Montmartre, Degas peint L’Absinthe (1876), Toulouse-Lautrec, La Gitane (1900).
- Informations pratiques
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GRAND PALAIS - GALERIES CHAMPS-ÉLYSÉES
3, avenue du Général Eisenhower
Paris 75008
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