Labrouste (1801-1875), architecte. La structure mise en lumière

Fruit d’une collaboration avec le MOMA et la Bibliothèque nationale de France, l’exposition « Labrouste (1801-1875), architecte. La structure mise en lumière » présentée à la Cité de l’architecture et du patrimoine entend faire redécouvrir l’œuvre et la pensée de cet architecte français majeur précurseur de bien des aspects de l’architecture de notre temps.

Barry Bergdoll, Corinne Bélier et Marc Le Cœur, commissaires de l’exposition, livrent quelques 200 oeuvres (dessins, photographies anciennes, maquettes, médailles, croquis et manuscrits) qui témoignent de l’héritage de cet architecte exceptionnel.

Dessins de son séjour à Rome (à l’issu du Grand Prix de Rome), premières réalisations, la première partie de l’exposition s’attache à présenter l’architecte comme un personnage novateur, précurseur d’une pensée rationnelle de l’architecture. Ses envois de Rome témoignent d’un détachement vis-à-vis de l’illusion d’une architecture antique idéale prônée par l’Académie. Labrouste persiste dans une conception rationnelle de l’architecture, liée à la géographie et l’histoire des bâtiments.

Ses plus grandes réalisations sont présentées dans la seconde partie de l’exposition, notamment la Bibliothèque Sainte-Geneviève (1838-1851) et la Bibliothèque Nationale (1854-1875). Véritable chef-d’œuvre de sa carrière, la Bibliothèque Sainte-Geneviève présente tous les aspects de l’architecture de Labrouste ; utilisation novatrice du fer et de la fonte, conception symbolique des jeux de lumières et l’utilisation d’ornements signifiants qui affiche, dès les façades extérieures, la destinée de l’édifice. Synthèse entre ombre et lumière, matériaux anciens et modernes, espace public et intime, le programme architectural de Sainte-Geneviève est à la fois la base et l’accomplissement de la pensée labroustienne.

La troisième et dernière partie de l’exposition s’attache à l’enseignant hors pair qu’était Henri Labrouste. Dès 1830 et pendant 26 années, il enseigne à plus de quatre cent élèves (de France et de l’étranger) dans son atelier devenu alors l’un des plus importants de Paris. Ses principes architecturaux « sont à la base de la culture rationaliste qui imprègne l’ensemble de la culture architecturale du 19e siècle » et rayonneront jusqu’au 20e siècle.