30 mai. - 07 sep. 2008
Paris
MAM Paris
Peter Doig
Il s’agit d’une rétrospective – chronologique - composée d’une centaine d’œuvres (peintures et dessins, de 1989 à aujourd’hui) représentant la plupart du temps des paysages atmosphériques à l’inquiétante étrangeté. Ca commence tout d’abord par des toiles marquées par son adolescence au Canada, ça se poursuit par des paysages vaporeux, croisés en France, en Angleterre et ailleurs, avant de finir sous les tropiques.
Malgré ses motifs clichés un peu à l’eau de rose - reflets, lac dormant, bateau, neige, sous-bois obscurs, palmiers de cartes postales -, cette peinture séduisante, comme issue de souvenirs, de rêves ou de réminiscences picturales (Friedrich, Redon, Gauguin, Bonnard, Hopper…), est nimbée dans un halo qui la rend vite mystérieuse. Ce monde de brumes flottantes, qu’on dirait engourdi dans une atmosphère humide de paradis perdu, baigne dans un sfumato façon Léonard de Vinci.
Sur fond de White Cube classique, le parcours se fait très bien. La clarté des séquences et le bon agencement des œuvres entre elles invitent à la promenade et aux échappées : de petites salles permettent de nouer un rapport intime avec la genèse de l’œuvre (des séries de dessins) pendant que les grandes salles principales laissent parfaitement respirer d’immenses toiles faites de surfaces mouchetées, de jeu de textures, de solarisations et d’explosions étoilées de couleurs envoûtantes. Cette peinture séduisante, via ses « panoramas » cinématographiques du genre Milky Way (1990), Echo Lake (1998) et autres Grand Riviere (2002), ressemble en fait à un écran sur lequel on projetterait mille et une histoires.
Il y a bien quelque chose de magique dans cette peinture qui sait ne point trop en dire et tire ainsi sa force du fait qu’elle ne s’épuise pas facilement - son entre-deux permanent invite le spectateur à la parcourir en tant que champ d’expériences. In fine, c’est vraiment une expo à faire car, en France, depuis l’expo Cher Peintre (Beaubourg, 2002), on n’avait jamais vu autant d’œuvres réunies de cet artiste ô combien intéressant à suivre.
Quelques réserves : dommage que l’espace vidéo, diffusant une interview (2008) de Doig, ne soit pas clairement indiqué et, d’autre part, question pédagogie, hormis un panneau explicatif mural au début et un papier mis à disposition se contentant de retranscrire sans surprise cet entretien, je trouve qu’il manque une fiche de visite nous permettant de nous éclairer un peu plus dans nos diverses pérégrinations.
- Informations pratiques
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MAM PARIS
11, avenue du Président-Wilson
Paris 75016
Ile-de-France
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- http://www.mam.paris.fr