Mathieu Mercier - Sans titres 1993-2007

Tout est là ou presque : bouquets d’ampoules, mur de chevilles, porte blindée lustrée, savoureuse rencontre d’une moquette et d’un bloc de béton, ruines carrossées ou étagères rallumant les couleurs primaires de Mondrian période Boogie-Woogie avec tuyau d’arrosage jaune, boite à outils en plastiques rouge et couverture bleue de circonstances. Des premières pièces rangées au rayon design et bricolage aux propositions plus récentes, plus ouvertes et moins binaires, la partie continue et se sophistique un brin à la croisée de l’objet domestique et de l’abstraction. Le prix Marcel Duchamp 2003 se paie même le luxe de défricher quelques jolies pistes à venir. Histoire de clouer le bec au syndrome rétrospectif. A prendre ou à laisser. C’est un peu la partie que semble jouer Mathieu Mercier. L’ensemble un poil ascétique se place sans ciller sous le signe de l’objet. C’est encore ce que nous dit le dépliant qui accompagne la visite et qui mime diablement les notices didactique de bricolage, d’objets ou de mobilier en kit. L’affaire est emballée sans bomber le torse. Sans effet scénographique et sans spectacle, avec autant de légèreté que de précision et une confiance bluffante pour un artiste qui n’affiche que 37 ans. A prendre donc !