METZ
Metz - L’exercice n’est pas des plus aisés : imaginer un espace capable de recevoir des patients pour lesquels l’espace justement, quel qu’il soit, peut se révéler pesant.
C’est cette tâche qui a incombé au cabinet d’architectes strasbourgeois Richter lors de l’élaboration de ce centre de soins psychiatriques, à Metz. « L’espace vide est vital, afin que le patient ne vive pas son corps comme un carcan, explique Pascale Richter. Il fallait donc réduire au maximum les couloirs de distribution et créer des volumes généreux pour ne pas se sentir oppressé. » Autre équation à résoudre, à l’extérieur cette fois : exister dans l’environnement hétéroclite d’une zone d’aménagement concerté (ZAC) sans aucun ordre urbain. « Notre parti pris a été de révéler quelques éléments du site qui nous paraissaient pérennes, afin de générer un sentiment de permanence, souligne Pascale Richter, tels la départementale bordée d’arbres – l’avenue de Strasbourg –, la topographie de la parcelle – en pente – ou le petit bois adjacent. » Dernier défi : réunir des entités de soins pour enfants et pour adultes – afin de mutualiser les équipements techniques et les locaux du personnel –, tout en évitant (au mieux) tout contact entre patients enfants et patients adultes.Le résultat convainc. De l’extérieur, cet édifice à deux niveaux arbore une coque de béton périphérique majoritairement opaque, dont le gabarit, judicieux, permet néanmoins de multiples échappées visuelles. À l’intérieur, a contrario, celui-ci est amplement perforé de patios plantés aux formats tous différents, sur lesquels les salles s’ouvrent largement grâce à de vastes parois vitrées. « Le bâtiment produit son propre paysage, estime Pascale Richter. Les patios sont comme des jardins japonais. On se retrouve toujours dans un rapport de frontalité. C’est une image romantique du paysage. »Au rez-de-chaussée et au premier étage, se déploient, entre autres, une batterie de salles de consultation ainsi que des ateliers de cuisine thérapeutique. L’atmosphère que génèrent les matériaux – résine rose poudrée au sol et abondance de pin blanchi pour les faux-plafonds ou les meubles – y est apaisante. Tous les détails ont été dessinés au cordeau et leur réalisation particulièrement bien « soignée ». L’acoustique est parfaite. « Nous songions à un édifice qui enveloppe comme une peau, afin de protéger davantage encore, dit Pascale Richter. Il n’y a pas d’acrotère ni de corniche, la façade vient se retourner à plat sur la toiture-terrasse. » Pigmentée d’un doux vert, cette coque protectrice a fait l’objet, dès le décoffrage, d’une intervention de l’artiste Grégoire Hespel, lequel a incrusté au Kärcher, à même le béton, une multitude de motifs évanescents, quasi telluriques.
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Esprit maison
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°721 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : ESPRIT MAISON