Le stade olympique de Berlin construit par Werner et Walter Mars devait être le symbole du Reich d’Adolf Hitler, prévu pour durer mille ans.
David Claerbout en fait la figure de sa dernière pièce après l’avoir reproduit à l’identique sans présence humaine via une technologie utilisée dans les jeux vidéo. Mais la prouesse technique inédite réside surtout dans la captation et la diffusion en temps réel de la météo berlinoise sur le bâtiment lors de la projection du film. Autrement dit, en fonction de l’heure, du jour, du mois et de la saison où l’on visionne Olympia, La désintégration en temps réel en ruines du Stade olympique de Berlin au cours de mille années, on ne verra pas le même film. Que ce soit le stade, autour duquel la caméra tourne plusieurs fois pendant une heure en plans plus ou moins rapprochés, ou que ce soit les plans fixes sur tel ou tel détail (sculpture d’athlète ou carré d’herbe) placé en contrepoint, la lumière et l’atmosphère dépendent du temps qu’il fait à Berlin au même moment. Avec cette pièce témoin de l’inexorable vieillissement ou déclin du bâtiment, David Claerbout convoque une nouvelle fois l’épreuve du temps dans tous les sens du terme et les fantômes de l’Histoire. On reste toutefois sur sa faim devant cette installation en accès libre. Rien, aucun autre film, en particulier ceux de la collection de Maja Oeri pourtant entreposés dans les étages du Schaulager, ne vient élargir la vision de l’œuvre qui s’inscrit dans un rapport au temps et à la durée qui interpellent invariablement les émotions de chacun…
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Claerbout, met le temps à l’épreuve
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Claerbout, met le temps à l’épreuve