Photographe - Depuis le début des années 2010, la guerre s’est immiscée dans le travail de Sophie Zénon.
Les vagues de migrants venus de Syrie et la mort de son père ont suscité un premier cycle lié à l’histoire familiale et à l’immigration italienne en France durant l’entre-deux-guerres. L’arrivée de son père dans les Vosges, le retour en Italie sur les traces de sa grand-mère et les autoportraits réalisés dans la maison familiale de Normandie qu’elle devait vendre ont formé les trois volets d’Arborescences. En parallèle s’est développé Rémanence, cycle qu’elle a ouvert avec les gueules cassées de la Première Guerre mondiale et poursuit depuis. Exposée à La Chambre, à Strasbourg, L’Herbe aux yeux bleus en est le quatrième volet. Cette série, tirée du nom d’une plante introduite par les Américains, se concentre sur les végétaux propagés durant 14-18 par les corps des soldats morts aux combats. Photogrammes de toute beauté de ces plantes, photographies de paysages, archives réactivées et livre d’artiste : la narration polyphonique ne se réduit pas à un seul support ou procédé. Le présent est un réceptacle de temps et d’histoires accumulés, oubliés mais pas morts. Comme à son habitude, Sophie Zénon les cristallise par la trace, la métaphore et le merveilleux, et leur donne une forme à chaque fois renouvelée, délicate et vivante. « Ce n’est pas par hasard que j’ai fait des études d’histoire et d’ethnologie, ni que je me suis intéressée au chamanisme et garde encore des liens avec l’anthropologue Roberte Hamayon, la grande spécialiste du chamanisme en France », rappelle Sophie Zénon.
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Sophie Zénon - Photographe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Sophie Zénon - Photographe