PARIS
Le nouveau directeur de la Mep explique la réorganisation des lieux et dévoile son programme d’expositions pour 2019.
Paris. La programmation 2019 de Simon Baker, nouveau directeur de la Mep tranche avec les choix antérieurs. Elle commencera en mars avec une rétrospective « Ren Hang (1987-2017) » et une exposition « Coco Capitán » donne le ton. Certains artistes n’ont jamais été montrés par une institution française, d’autres sont méconnus du grand public comme l’Américain Henry Wessel (1942-2018), prévu en juin 2019, ou la photographe allemande Ursula Schulz-Dornburg à la fin de l’année. Entre-temps, carte blanche sera donnée à Hassan Hajjaj, bien plus connu à Londres qu’à Paris, qui transformera de septembre à novembre la Mep en « Maison marocaine de la photographie ».
Je réalise les idées du projet pour lequel j’ai été choisi. Des idées qui engagent à la fois l’histoire et l’héritage de la Mep, contentent son public d’habitués et l’ouvrent encore davantage. La réorganisation des lieux a été pensée dans ce sens. Le sous-sol, autrefois espaces d’exposition, devient un espace pédagogique. La librairie se développe pour investir l’ensemble des espaces des galeries dites « vitrines du rez-de-chaussée » où se logera aussi un café ouvrant sur la cour de la Mep. Les espaces d’exposition eux-mêmes évoluent puisque deux niveaux sont supprimés et la programmation est réduite à 14-15 expositions par an contre 25 à 30 auparavant.
Afin de clarifier les activités, y compris au niveau des expositions réparties entre la programmation du « Studio » réservé à un jeune talent et celle conçue en quatre saisons sur les niveaux 2 et 3 de la Mep. La création du Studio s’inscrit dans la volonté de donner une visibilité à ces talents émergents en leur réservant un espace en propre. De manière générale, la programmation entend montrer différentes pratiques du médium et élargir le public de la Mep. Ren Hang est très important pour une génération de jeunes photographes professionnels ou amateurs. Coco Capitan est elle aussi une artiste très en vogue dans le milieu de la mode.
Absolument pas. Quand Jean-Luc Monterosso programme en 1990 « Modern Lovers » de Bettina Rheims, le choix est aussi percutant que celui d’exposer aujourd’hui Ren Hang ou Coco Capitán.
Pour moi il est important d’associer l’équipe de la Mep à cette première année de programmation. En écho d’ailleurs à la plongée d’Henry Wessel dans ses archives pour trouver des images en correspondance avec le film noir, sa passion, Pascal Hoël [responsable de la collection de photographies de la Mep] et Frédérique Dolivet, son adjointe, ont conçu à partir de notre collection une exposition collant à l’univers et aux choix d’Henry Wessel.
Oui, je l’ai même fait quand nous nous interrogions sur le photographe qui pourrait investir le Turbine Hall de la Tate Modern. Aucun ne l’a été jusqu’à présent. Je trouvais que JR pouvait réaliser quelque chose de magnifique mais personne n’a réagi.
Je n’y ai pas pensé. L’exposition a déjà eu lieu aux Rencontres d’Arles, à Kyoto et maintenant au Foam. Vous remarquerez d’ailleurs que je n’ai programmé aucun Japonais !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Simon Baker : « La programmation entend montrer différentes pratiques »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°509 du 19 octobre 2018, avec le titre suivant : Simon Baker | directeur de la Maison européenne de la photographie « La programmation entend montrer différentes pratiques »