Décès de Françoise de Staël, veuve du peintre

Françoise de Staël a tout fait pour faire connaître l’œuvre de son peintre et époux, Nicolas de Staël. Soutenue par André Chastel, elle a rédigé deux catalogues raisonnés sur son travail. Le premier en 1968, le second, augmenté jusqu’à atteindre une quasi-exactitude en matière de l’œuvre peinte, en 1997.

Née en 1925 en Savoie, Françoise Chapouton a 19 ans lorsqu’elle monte à Paris pour des études de droit. En novembre 1944, Nicolas de Staël et sa compagne de l’époque, Jeannine Guillou, l’emploient pour donner des leçons d’anglais à Antoine Tudal, fils de Jeannine. Lorsque celle-ci meurt en 1946, Nicolas de Staël est si désemparé qu’il se console aux bras de la jeune préceptrice, de dix ans sa cadette. Il l’épouse la même année.

De cette union naîtra 3 enfants et une entente faite de respect mutuel. Françoise s’occupe du foyer, et encourage son mari à se consacrer pleinement à son œuvre. Cité par Le Monde, Jean-Louis Andral, conservateur au musée d’Antibes, affirme que Nicolas de Staël « doit cette merveilleuse concentration, cette solitude de création, à la qualité de discrétion et de présence soutenue de Françoise. »

C’est cependant par voie postale qu’en 1955, Françoise apprend le suicide de son époux, parti se ressourcer à la lumière provençale. Elle se consacre dès lors, en parallèle à l’éducation de ses enfants, à un travail de documentation ordonné sur l’œuvre du peintre. Alors qu’elle s’éteint aujourd’hui, le dernier volet du catalogue raisonné de Nicolas Staël, centré sur l’œuvre sur papier, dessins et gravure, est à paraître en septembre. Son travail d’archivage y est salué.