Décès du mécène canadien Michal Hornstein

La collection de Michal Hornstein, qui vient de décéder, se distingue par un goût particulier pour la peinture hollandaise et flamande, mais comprend aussi les paysagistes français et italiens, l’impressionnisme ou la sculpture de Rodin ou Dalou. Le couple qu’il format avec sa femme avait commencé par acheter en 1947 à Zurich 423 dessins de Ferdinand Hodler, dont il a donné un grand Hallebardier au musée de Montréal.

Le musée doit inaugurer en novembre prochain un pavillon portant son nom et celui de son épouse Renata destiné notamment à accueillir une collection de 80 chefs-d’œuvre qu’il lui a légués. Certains de ses tableaux ornent déjà ses galeries dont Le vieux savant de Jan Lievens, peint lorsqu’il se trouvait à Leyde en compagnie de Rembrandt, une exceptionnelle Vanité de Pieter Claesz ou Le retour de l’enfant prodigue de Jan Steen... Il a également offert un Paysage d’orage de Rubens au musée fédéral d’Ottawa.

Héritier d’une entreprise de confection en Pologne, qui allait être reprise sous l’occupation par Oskar Schindler, le jeune Michal s’était caché à Budapest lors de l’invasion allemande. Arrêté en 1943, il parvint à fuir du train à destination d’Auschwitz sous les balles des mitrailleuses. Il rejoignit les partisans dans la forêt en Tchécoslovaquie, avant de rencontrer Renata à Bratislava, qui s’était enfuie du ghetto de Varsovie.

Le couple a vécu au lendemain de la guerre à Rome, où Renata a été conquise par la découverte du Caravage à la villa Borghèse. Installé en 1951 à Montréal, Michal Hornstein a fondé une entreprise de promotion immobilière avant de devenir l’un des principaux mécènes du musée des beaux-arts.