LYON (RHONE-ALPES) [03.09.15] – Alors que Daniel Buren envisageait de porter plainte contre la Ville de Lyon en raison de l’abandon de la place des Terreaux abritant son œuvre, le maire Gérard Collomb lui a répondu et a évoqué la création d’îlots végétaux sur la place. La réponse cinglante de l’artiste ne s’est pas fait attendre.
La polémique continue. Dans un entretien accordé au journal Le Progrès publié le 18 août, Daniel Buren disait envisager de porter plainte contre la Ville de Lyon en raison de l’état d’abandon de la place lyonnaise des Terreaux et de l’inaction de la mairie. C’est par entretiens interposés dans les journaux que communiquent désormais l’artiste et l’actuel maire de Lyon, Gérard Collomb, critiqué pour ne pas avoir lancé une réfection prévue depuis des années.
L'artiste, avec l'architecte lyonnais Christian Drevet, avait réhabilité la place en 1994, y installant 69 fontaines alignées sur un revêtement de pierres blanches, noires et grises, créant un effet miroir. Mais dès l’année suivante, l'œuvre avait dysfonctionné en raison d’un affaissement du plancher, ce qui avait provoqué le débordement de l'eau.
D’après Daniel Buren, la circulation des bus et le stationnement des camions sur la place, en théorie interdite aux véhicules, est à l’origine de ce dérèglement des fontaines, et le manque d’entretien n’a fait qu’aggraver la situation. Selon lui, Gérard Collomb lui avait assuré en 2008 que la réfection de la place était inscrite au programme de son mandat. Mais face à l’inaction et à la rupture du dialogue avec la mairie, l’artiste envisage de lancer une action en justice.
Un entretien du maire Gérard Collomb le 26 août est venu à nouveau jeter de l’huile sur le feu. Ce dernier y répond aux critiques et aux menaces de Daniel Buren, qui viennent « un peu tard », car la mairie est désormais « dans le mouvement » des rénovations. Elles vont s'effectuer en trois étapes, avec d’abord la rénovation de la fontaine Bartholdi en janvier, puis « une étude très forte sur la capacité de l'œuvre à durer techniquement », Gérard Collomb estimant que le poids du trafic sur la place ne peut expliquer à lui seul la dégradation des fontaines, et enfin la réfection de la place. Le maire envisage ainsi de revoir totalement le projet, en créant notamment des « îlots de verdure ».
Sacrilège d’après l’artiste, qui répond une fois de plus violemment dans Le Progrès. La proposition de végétalisation de la place, qu’il avait lancée comme une boutade et prise au sérieux par la mairie, est pour lui inenvisageable. « Non seulement visuellement, rien ne serait plus ridicule, et d’autre part, Monsieur Collomb devrait savoir qu’à l’exception de quelques buissons, rien ne peut être planté sur cette place, étant donné son peu de profondeur ».
Daniel Buren s’est moqué également de l’étude technique voulue par le maire, rappelant qu’une grande étude avait déjà été demandée en 2009 et qu’un rapport complet avait été remis en 2010. L’artiste est également revenu sur les doutes du maire quant aux camions stationnés sur la place, affirmant que « des centaines de personnes les ont vus », et a conclu par une diatribe sur la nécessité de la maintenance pour assurer la durabilité de l’œuvre. Cette affaire est donc loin d’être résolue.
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Daniel Buren dénigre le plan de Gérard Collomb pour la place des Terreaux
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Abonnez-vous dès 1 €La place des Terreaux à Lyon prise du balcon de l'hôtel de ville © Photo Philippe MICHAUD - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0