Bataille entre la mairie et une association autour de la gestion du centre d’art de Lectoure

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 2 juillet 2015 - 515 mots

LECTOURE (GERS) [02.07.15] – Depuis plusieurs mois la mairie, la DRAC et l’association Arrêt sur images s’affrontent pour la gestion du centre d’art et de photographie de Lectoure, acteur culturel majeur pour la ville et la région depuis 25 ans.

Le centre d’art et de photographie de Lectoure, géré par l’association Arrêt sur images depuis 25 ans, est l’un des acteurs principaux du rayonnement culturel de la ville. Il organise notamment l’Eté photographique, un festival reconnu, qui draine chaque année près de 4 000 spectateurs, et qui aura lieu du 18 juillet au 23 août. Le Monde revient sur la bataille qui dure depuis plusieurs mois entre la mairie et la DRAC d’un côté, et l’association Arrêt sur images de l’autre, pour la gestion de ce centre.

Nancy Hushion, présidente de l’association Arrêt sur images, a récemment refusé de signer une « proposition de négociation d’un accord » remis par le maire, lui imposant de renoncer à la gestion du centre d’art ainsi qu’à l’organisation de l’Eté photographique. Ce dernier souhaite en effet transformer le centre d’art en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) ou en « structure dotée d’une personnalité morale et d’une autonomie financière », réduisant les soixante-dix membres de l’association, pour la plupart bénévoles, à des « amis du centre d’art » ayant la possibilité de siéger au conseil de direction « sans disposer de la majorité ». Le centre d’art de Lectoure, qui fait partie des six centres d’art implantés en Midi-Pyrénées, est conjointement financé par la DRAC (40% de son budget), la région, le département et la ville à hauteur de 276 000 euros par an.

Gérard Duclos (PS), maire de Lectoure, explique que « le centre d’art est indispensable à Lectoure mais il doit être géré de manière non contestable ». Un point de vue partagé par le directeur régional de la DRAC, Laurent Roturier : « Je m’interroge légitimement sur la capacité de l’association à porter un centre d’art », dit-il. La gestion financière du centre est notamment remise en cause, avec en mai 2015 le lancement d’une procédure d’alerte financière auprès du commissaire aux comptes. En revanche, le président du Conseil départemental du Gers, Philippe Martin (PS), conteste cette possible perte d’autonomie du centre d’art : « je ne veux pas que les événements culturels soient pris en otage par les élus. Le département ne subventionne que les associations ».

Afin de calmer les esprits, Arrêt sur images a demandé la médiation de l’association française de développement des centres d’art (DCA) et de la Fédération des professionnels de l’art contemporain (Cipac). Erick Gudimard, président du réseau photographique Diagonal, apporte également son soutien au centre d’art : « Il y a des réformes à faire en terme de fonctionnement, et en 25 ans, c’est normal. Mais la finance et la trésorerie ont toujours été saines à Lectoure », souligne t-il. Un espoir a été apporté par la DRAC, qui a finalement renouvelé son soutien financier jusqu’à la fin de l’année 2015, permettant le maintien du festival cet été et la levée de la procédure d’alerte financière.

Légende photo

Affiche du festival de la photo de Lectoure, été 2015 - Source photo www.ete2015.centre-photo-lectoure.fr

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