Classement du Grenier de Picasso : un élu parisien en appelle à Manuel Valls

"Persuadé, monsieur le Premier ministre, que votre rôle dans cette affaire peut être décisif, je me permets d'attirer solennellement votre attention sur cette demande en souhaitant que vous pourrez y répondre favorablement", écrit Jean-Pierre Lecoq dans un courrier adressé à Manuel Valls daté de jeudi.

"Les choses me semblent bien parties", ajoute l'élu, qui mentionne un courrier de l'Unesco soulignant que la demande de classement "ne peut venir que de l'Etat".

M. Lecoq a adressé une copie de sa lettre à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, et écrit à la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Situé au 7, rue des Grands-Augustins, l'Hôtel de Savoie, dont les deux derniers étages abritent le Grenier des Grands-Augustins, est la propriété de la Chambre syndicale des huissiers de justice de Paris qui a décidé de transformer l'immeuble en résidence hôtelière.

Jean-Pierre Lecoq rappelle que le Comité national pour l'Éducation artistique (CNEA), association de défense du Grenier - animée notamment par les comédiennes Charlotte Rampling et Marie-Christine Barrrault -, a obtenu que l'Unesco "accepte le principe d'un classement au Patrimoine mondial de l'Humanité" de ce lieu chargé d'histoire.

Le bâtiment fait déjà l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques.

C'est dans son grenier que Picasso avait installé son atelier parisien de 1937 à 1955, avant d'en être expulsé.

Il y a peint une de ses plus célèbres toiles, "Guernica", représentation cubiste du bombardement de cette ville basque espagnole par les aviations allemandes et italiennes le 26 mars 1937.

Auparavant, le grenier avait accueilli Jean-Louis Barrault, qui y a créé sa première compagnie (1934-1936). Balzac y a situé son "Chef-d'oeuvre inconnu".