PARIS [27.03.15] - Sur fond de gronde sociale et de perspectives économiques moroses, les institutions culturelles brésiliennes figurent parmi les premières victimes des coupes budgétaires.
Juca Ferreira, ministre de la Culture brésilien, était présent cette semaine à Paris pour le Salon du Livre, où le Brésil est l’invité d’honneur. Il a ainsi commenté pour le journal A Folha de Sao Paulo la situation de la culture au Brésil, où la crise impose d’importantes réductions. « Mon ministère est moribond. Si vous retirez 30 % de son poids à un bien portant, il a déjà du mal. Mais pour un malade, c’est une mise à mort… ». Le budget prévisionnel de son ministère n’est en baisse que de 2 % (à 930 millions d’euros), par rapport à 2014… mais les montants 2015 ne sont pas encore validés définitivement.
Après l’aval du congrès le 18 mars dernier, le budget doit encore passer par le bureau de Dilma Roussef, la présidente du Brésil. Cet important retard institutionnel paralyse un grand nombre de structures. Le pavillon brésilien pour la prochaine biennale de Venise a suspendu ses projets dans l’attente de réponses budgétaires. La Biennale de Sao Paulo de 2016 est également dans l’expectative.
Déjà plus de 70 licenciements dans les musées de Sao Paulo
Si la crise se ressent à toutes les échelles, c’est au niveau local que ses effets sont déjà les plus spectaculaires, notamment dans l’état de Sao Paulo. Selon le journal O Estado de Sao Paulo, sur les 23 centres socioculturels (oficinas culturais) financés par le gouvernement régional, 9 ont déjà fermé leurs portes en 2015. La Pinacothèque serait sur le point de licencier 29 personnes selon A Folha de Sao Paulo.
Trois autres musées importants de la métropole (le Musée de l’Image et du Son, le Paço das artes et le Musée Afro-Brésil) auraient déjà remercié 43 collaborateurs depuis le début de l’année, soit entre 10 et 15 % de leurs effectifs ! Les institutions privées subissent aussi la crise, avec la désertion des mécènes traditionnels. Ainsi, le Musée d’art de Sao Paulo, après son assainissement de 2014, continue de vivre au régime sec, ne puisant que dans ses propres collections pour toute sa programmation 2015.
L’embellie du secteur culturel du Brésil, incontestable depuis le début des années 2010, paraît soudainement fragile.
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Le secteur culturel brésilien durement affecté par la crise
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Abonnez-vous dès 1 €Juca Ferreira, ministre de la Culture du Brésil © Photo Boing-boing - 2010 - Licence CC BY-SA 2.0