Restitution de huit œuvres spoliées aux héritiers de l’éditeur de presse berlinois Rudolf Mosse

La Fondation du patrimoine culturel de Prusse (Stiftung Preußischer Kulturbesitz) a restitué huit œuvres aux héritiers de Rudolf Mosse, un célèbre éditeur de presse berlinois autrefois propriétaire d’une riche collection d’art, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les œuvres, retirées dès 1934 à la seule héritière de la famille juive, Erna Felicia Lachmann-Mosse, resteront dans un premier temps prêtées aux musées de Berlin. Il s’agirait d’antiquités romaines, égyptiennes et chinoises.

C’est grâce à un examen systématique de ses collections que la fondation a pu identifier ces œuvres comme de possibles spoliations. En 2014, le Mosse Art Restitution Project se serait manifesté auprès de l’institution pour réclamer deux des objets concernés. Hermann Parzinger, le président de la fondation se réjouit « d’être arrivé si rapidement à une solution juste et équitable grâce aux recherches déjà entamées ».

Rudolf Mosse avait notamment fondé le Berliner Tageblatt. Sa seule fille et héritière, persécutée par les nazis qui voyait en son père un magnat de la « presse juive », a fui vers la France en 1933 et l’immense collection, conservée dans le palais familial sur la Leipziger Platz de Berlin, a été démantelée. Une Fondation Rudolf Mosse, consacrée à l’expropriation progressive des biens de la famille, a vu le jour mais a décliné après quelques mois d’existence seulement. Les œuvres d’Adolf Menzel, Max Liebermann, Lovis Corinth, Karl Spitzweg ou encore Arnold Böcklin ont alors été dispersées dans des ventes aux enchères.