Cinq ans avec sursis requis contre l’électricien de Picasso

A l’issue de trois jours de procès, le parquet du tribunal correctionnel de Grasse a requis, jeudi 12 février 2015, cinq ans de prison avec sursis à l’encontre de Pierre Le Guennec, ancien électricien de Pablo Picasso et de son épouse Danielle, accusés de « recel de biens provenant d'un vol ». Le couple prétend depuis bientôt cinq ans que l’ensemble des 271 œuvres incriminées leur a été donné en cadeau au début des années 1970 par Jacqueline Picasso, dernière épouse du peintre espagnol, en accord avec celui-ci. La décision sera rendue le 20 mars 2015.

Le représentant du ministère public, Laurent Robert, considère avoir affaire « à un délit particulier, au préjudice de l'Humanité » puisque « le monde entier a été privé pendant 40 ans » des 271 œuvres secrètement entreposées chez les époux Le Guennec et qui étaient jusqu’alors inconnues. Ces dessins, lithographies, toiles de petit format et collages réalisés entre 1900 et 1932, estimés à 60 millions d’euros, seraient en parfait état de conservation. Selon Laurent Robert, le couple, qui a « jusqu’au bout […] nié les accusations reprochées », a porté préjudice à la « confiance » et à la « mémoire » du peintre. « Je n'ai aucun doute de la culpabilité des époux Le Guennec », a-t-il ajouté.

Des avocats de la partie civile ont soulevé l’hypothèse d’un « trafic international d'art » dans lequel Pierre Le Guennec aurait pu être « manipulé » comme un « pion » par des « marchands d'art véreux » pour écouler des œuvres volées par Maurice Bresnu, ancien chauffeur de l’artiste qui se trouve également être le cousin de l’électricien, rapporte l’AFP.

Le fils de l’artiste, Claude Ruiz-Picasso, défendu par Me Jean-Jacques Neuer était présent lors de l’audience, aux côtés de Maya Widmaier-Picasso et de Catherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline née avant sa rencontre avec le peintre.