Nicolas Neumann

D’esprit plutôt rebelle, il quitte khâgne au bout de trois mois pour entrer aux éditions Jannink. Un an après, Pauvert le remarque et lui offre un poste de directeur littéraire. Il y fait ses classes pendant sept ans avant de rejoindre Aimery Somogy, un Hongrois qui avait monté sa maison d’édition en 1937.
Mais en 1991, Somogy décède, laissant l’entreprise sans héritiers et très endettée. Nicolas risque le tout pour le tout et rachète le fonds avec des aides familiales. Par hasard, il est amené à réaliser un ouvrage avec la bibliothèque de Beaubourg. Ce succès lui donne l’idée de développer des coéditions avec les musées et de s’attaquer au monopole de fait de la RMN. Aujourd’hui, avec 70 titres par an, il est le leader incontesté sur ce marché. Une réussite qui attire les investisseurs. En 2004, Somogy intègre le groupe de presse international LTB.
Volubile, toujours souriant, modeste, y compris dans sa tenue, Nicolas Neumann est un bosseur rêveur. Il ne prend que dix jours de vacances par an, dort cinq heures par nuit, trouve un peu de temps pour s’occuper de ses enfants, et profite de ses trajets en RER pour lire de la poésie. Le temps est compté : il n’a que 44 ans, mais il lui reste 1 500 livres à éditer.