Dans le cadre du festival « 100 % », le spécialiste Simon Njami invite à parcourir la vivifiante création africaine. 100 % réussi !
Bis repetita placent », s’empresseront de dire certains. Erreur ! S’il a été en 2005 le commissaire-inventeur de l’exposition culte intitulée « Africa Remix », laquelle a circulé dans le monde et a ouvert nos yeux sur la scène artistique africaine, Simon Njami n’est pas homme de la répétition. Invité par le festival 100 % de la Villette, qui a choisi cette année de faire un focus sur l’Afrique, à mettre en valeur la création contemporaine africaine, l’éminent critique d’art a conçu une exposition d’un tout autre genre. Toujours soucieux de dire l’histoire qui est celle des Africains et « qui, de fait, nous concerne tous », Njami a calé son propos par rapport à une certaine histoire de la ville, « non pas une ville déterminée, localisée, mais vécue comme un espace d’échanges, de rencontres et de tensions ».
Peintures, sculptures, photos, installations, vidéos, créations sonores, etc. sont rassemblées par lui en une singulière déambulation urbaine qui est l’occasion de prendre la mesure d’une production d’une étonnante diversité. À l’entrée de l’exposition, Hassan Hajjaj nous invite ainsi à boire un thé dans un boudoir cosy et coloré du plus bel effet tandis qu’en plein centre, Youssef Limoud a créé une sorte d’agora faite d’objets ramassés au gré de ses promenades en ville. Le quotidien (Akinbiyi, Marthine Tayou…), le sociétal (Gbré, Munroe, Iroha…), le politique (Kambalu, Malinda…) et bien d’autres registres y sont tour à tour le prétexte de toutes sortes de réalisations qui en appellent à l’image, à l’objet, au film, à l’architecture, etc. Comme le souligne encore Simon Njami : « C’est de mouvement, de compression, de vitesse, d’inventivité et d’élasticité qu’il s’agit ici ; et d’avenir, car l’avenir ne se niche pas dans la revendication outrancière de nos particularismes, mais, au contraire, dans le dépassement du soi et la rencontre avec l’autre. » Force est de le reconnaître, « Afriques capitales » acte la vitalité d’une scène continentale qui ne compte pas moins une cinquantaine de nations. Autant dire qu’on ne peut pas vraiment parler d’art africain au singulier.
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La vitalité de la création africaine à la Villette et à Lille
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Abonnez-vous dès 1 €« Afriques capitales »
Jusqu’au 28 mai 2017. Grande halle à la Villette, 211, avenue Jean-Jaurès, Paris-19e. Ouvert du mercredi au dimanche de 12 h à 20 h, jusqu’à minuit le 30 et le 31 mars et le 1er avril. Fermé le lundi et le mardi. Tarifs : 8 et 3 €. Commissaire : Simon Njami.
www.lavillette.com
« Afriques capitales. Vers le cap de Bonne-Espérance »
Jusqu’au 3 septembre 2017. Gare Saint-Sauveur, 17, boulevard Jean-Baptiste-Lebas, Lille (58). En accès libre du mercredi au dimanche de 12 h à 19 h. Fermé le lundi et le mardi. Commissaire : Simon Njami.
www.lille3000.eu
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : La vitalité de la création africaine à la Villette et à Lille