De ses séjours successifs en Israël et en Palestine entre 1999 et 2007, Anne-Marie Filaire a constitué un corpus de photographies sur l’évolution des traces et des marques de l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza, en sachant que le blocus israélien de ce territoire, depuis la deuxième intifada en 2010, ne lui a plus permis d’y revenir ni de photographier ce que sont devenus la zone de sécurité et le poste frontière à ses abords.
« Gaza aura été l’image la plus forte, la plus éprouvante de ce voyage, celle qui reste pour moi aujourd’hui inaccessible et manquante et qui bouleverse la perception de l’espace et du temps », dit Anne-Marie Filaire. En rappel donc de cette image manquante, celle datant de 1999 du poste frontière construit par Israël. Placée en préambule, elle introduit à ces paysages attaqués, éprouvés par les différents conflits qui ont émaillé et émaillent ces territoires et plus largement le Moyen et Proche-Orient. En résonance à ces terres bouleversées par la construction du mur, de colonies ou du renforcement d’un check point, sont en effet incluses les séries réalisées durant la même période au Yémen, en Érythrée (2000-2005), au Sud-Liban et à Beyrouth (2006), un corpus d’images du camp de réfugiés syriens d’Azraq lors de son édification en 2014 à la frontière jordano-syrienne concluant le parcours. Les dates sont importantes dans de telles régions, les repères historiques et géographiques aussi, surtout dans ces territoires meurtris. Or ils manquent, malgré la précision des cartels et la grande justesse des images. La juxtaposition de ces différentes séries rend le propos confus et perd le visiteur dans sa lecture. La monographie aux éditions Textuel est à ce propos bien plus claire.
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Paysages du Moyen-Orient maltraités
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Paysages du Moyen-Orient maltraités